Il s’agit là d’un texte très court, aussi est-il difficile à résumer et à commenter. L’immersion dans l’ambiance d’une Asie traditionnelle est parfaitement réussie, qu’il s’agisse du lexique imagé qui sert aux relations sociales comme aux relations politiques ou des descriptions des paysages qui semblent sortis d’une estampe ou d’une aquarelle. En quelques vingt pages, le challenge vaut la peine d’être salué car on s’y croirait.
L’intrigue en elle-même n’a rien d’original et pourtant elle parvient à ne pas lasser. La mal mariée à qui on n’a guère demandé son avis, qui se retrouve enfermée comme une perle dans un écrin, est un véritable lieu commun littéraire. Ici, la variation intéressante sur sa position de deuxième épouse lui donne un miroir de ce qu’elle devrait être et qu’elle ne parvient pas à être. Sa langueur crée un rythme tout particulier, entre grande lassitude et grande violence.
L’originalité vient aussi de la présence de la vieille magicienne. Si elle se trouve au début dans la position de la confidente classique, celle qui recueille les plaintes de la malheureuse épouse, elle finit par prendre une plus grande importance et par sortir de son rôle passif. Le merveilleux arrive par elle, et de l’histoire, nous ramène dans le conte. Un très joli conte qui se déguste comme une petite friandise.
La note de Mélu:
Une jolie découverte grâce à Mort Sure.
Un mot sur l’auteur: Olivier Boile (né en 1981) est un auteur français qui écrit généralement de la fantasy et du fantastique.