La France terre d'accueil... avant

Publié le 03 juin 2008 par Vonric Vonric

Alors que la France se déchire sur une histoire de mariage annulé, où il semble que chacun ait son opinion, prêt à crier son effroi, son émotion, sa révolte, et où au final on en oublie tout simplement de demander leur avis aux principaux concernés, ceux qui se séparent, et, incroyable, sont même d'accord pour le faire.

On lira dans la fièvre ambiante les commentaires d'Eolas (1489 commentaires à l'heure actuelle, on se déchaîne !), de Jules et d'ASI.

Et vous pouvez même entendre des sons ici.

Mais c'est d'un autre sujet, autrement plus grave (quoique dans le débat actuel on sacrifie une femme, finalement), sur lequel attirer l'attention avec quelques liens. Si vous voulez bien accorder un peu de temps, vous apprendrez quelques petites choses sur l'accueil réservé aux demandeurs d'asile en France en 2008 (après plusieurs loi d'un certain Ministre de l'Intérieur aujourd'hui exerçant de plus hautes fonctions, mais qui a pris garde de s'attacher un "Ministre du drapeau et des métèques" comme dit Eolas).

Commençons par un jeu. Vous lirez aussi la manière dont un étranger peut demander son expulsion sa régularisation, avec l'exemple des Hauts de Seine (vous savez, l'ancien département de celui porté à de plus hautes fonctions...) qui tient à faire plaisir à son ancien patron. On voit bien comment la machine folle mis en place par nos gouverants est semble maintenant incontrolable, soulignée (une fois de plus) par Eolas dans un billet titré 24 heures:

On essaye d'expulser des avocats qui vivent et travaillent en France depuis 46 ans.

On expulse des étrangers déjà en partance pour leur pays pour un coût de 3000 à 11000 euros.

On arrête des enfants à l'école.

On consacre deux fois plus d'argent à la police des étrangers qu'à l'accès au droit et la défense en justice des plus démunis (600 millions d'euros contre 300 millions).

Les juridictions administratives sont paralysées par l'afflux du contentieux des étrangers qu'elles doivent traiter en urgence absolue.

Même Nicolas Sarkozy n'y comprend rien:

Bref, tout ca aussi parce qu'hier je regardais l'émission l'Asile du Droit sur Public Sénat (enregistrée grace à Wizzgo)

Vous pouvez voir le débat qui a suivi ici.

Et pour finir, je mettrai en lumière un commentaire (lu sur le blog d'Eolas - #14, les gras sont de moi):

Bon, quelques remarques en vrac, [...] comme ex-rapporteur à la CNDA [.
[...]
l'important est donc d'être cru et la arrive un paradoxe remarquable : je vous dis que je suis tchetchene/RDC/irakien/mauritanien... qu'il m'est arrive plein de trucs pas cool (je vous épargne les détails, mais les récits peuvent être particulièrement atroces) , mais le juge me repond : on n'a aucune preuve que vous venez bien de RDC, (il pense que je suis senegalais et que je n'ai pas de craintes) : que faire ?

ben acheter des faux (actes de naissance, papiers d'identité, certificats médicaux du pays d'origine, etc)

au contraire, j'arrive avec plein de docs, la le juge pense  " ce ne sont que des faux papiers, donc niet"

voyez le truc ? a vous rendre fou quoi
[...]
les quotas, ca relève du fantasme (j'y croyais moi même avant); ce qui ne relève pas du fantasme, c'est que pour un requerant un passage devant la CNDA
c'est la LOTERIE
[...]
Tout ce que je peux vous conseiller c'est : allez-y !!!!!!!!!!!

Allez voir comment ca se passe, une ou deux fois, seul/e ou avec des amis,
pour en parler, c'est vraiment important.

les audiences sont publiques (de temps en temps des huis clos mais on vous fera sortir de la salle), elles ont lieu matin et après-midi, la CNDA est proche du RER A et des metros 9 et 1

http://www.commission-refugies.fr/crr_pratique_11/plan_acces_17/par_les_1464.html
[...]
Tant que l'Etat ne mettra pas réellement des moyens dans cette juridiction (qui en plus a un statut tout bizarre, cf. liens avec l'OFPRA expliques par Eolas), vous verrez et reverrez ce documentaire ad nauseam.

  1. CNDA = Cour nationale du droit d’asile
  2. OFPRA = Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides

Eolas nous éclaire sur le fonctionnement très particulier de ces instances.

Bref, à l'heure ou Sarkozy souhaite faire de la gestion de l'immigration au niveau Européen un thème central de la présidence de la France qui démarre dans moins d'un mois, j'ai honte.