Sorte de réponse américaine à l'excellent Kingsman, le nouveau film de Paul Feig devrait sans difficulté vous faire passer une très agréable séance de ciné. On commence à connaître le travail du bonhomme et pour peu que l'on adhère à son humour - pas toujours très subtil il est vrai - il devrait une fois de plus emporter l'adhésion. Spy s'avère plutôt efficace dans son genre, à savoir la parodie du film d'espionnage, et son casting à contre-emploi vous promet quelques bonnes surprises.
Ses deux précédents films avaient été de véritables cartons Outre-Atlantique, son prochain projet est un vieux fantasme de geek, bref Paul Feig a la cote à Hollywood. Et son nouveau long-métrage devrait sans aucun doute le propulser encore un peu plus sur le devant de la scène. Car l'on commence à connaître le travail de ce réalisateur, et le moins que l'on puisse dire c'est que son Spy s'inscrit parfaitement dans sa " petite " filmographie, à défaut d'arriver à surprendre son public : c'est un film de Paul Feig, et cela se voit.
Retrouvant son actrice fétiche, Mélissa McCarthy, le réalisateur nous livre une nouvelle comédie empruntant à un autre genre, cette fois-ci au film d'espionnage. Spy est une parodie de James Bond, une sorte de réponse américaine à l'excellent , sans le côté sale gosse et irrévérencieux typiquement britannique, mais avec une bonne touche d'humour bien gras en plus. Des délires scato ou grossiers auxquels nous avait déjà habitué Paul Feig avec The Bridesmaids ou Les Flingueuses et qui sont encore bien présents dans son nouveau film. Mais après tout, cela fonctionne bien en contexte donc, pourquoi pas ?
Et qu'importe s'il ne fait pas souvent preuve de subtilité ou de finesse, l'on rit beaucoup devant Spy et c'est bien l'essentiel ! Il ne faudra cependant pas vous attendre à un film maîtrisé de bout en bout, les scènes de baston ne sont pas le fort du réalisateur, et à l'instar de sa romcom ou de son buddy cop movie l'on pourra trouver qu'il y a bien 15 minutes de trop. 2 heures pour une comédie c'est peut-être un peu longuet... D'autant qu'il faut adhérer au petit numéro comique d'un casting à contre-emploi qui a tendance à en faire des tonnes, quitte à lasser. Bien évidemment c'est Mélissa McCarthy qui porte le film sur ses épaules puisqu'elle est de tous les plans, et il faut reconnaître que l'actrice excelle dans l'exercice, mais ce sont surtout ses partenaires qui vous réserveront les meilleures surprises. Difficile de ne pas éclater de rire devant un Jude Law ridiculement narcissique incapable de prendre la moindre décision et d'agir par lui-même ou face aux pitreries d'un Jason Statham jouant avec son image de bad ass pour incarner une sorte d'ersatz de Jack Burton (le gars passe son temps à accumuler les gaffes et raconter ses exploits héroïques sans pouvoir mettre ses compétences à l'oeuvre, l'acteur est hilarant !). Les comédiens semblent d'ailleurs véritablement ravis de pouvoir faire leur show, leur joie est communicative, cependant à force de les voir ressasser les mêmes gags, l'on pourra craindre une légère exaspération. Rien de rédhibitoire, cette sensation est avant tout liée à la durée du récit, qui manque peut-être un peu d'inventivité.
On se réjouira tout de même de constater qu'une fois de plus ce sont les personnages féminins qui ont les plus beaux rôles dans le cinéma de Paul Feig, nous rappelant que Mélissa McCarthy ou encore
Rose Byrne ont un potentiel comique indéniable et une palette de jeu sous-employée. Et l'on se dit alors que le futur Ghosbusters 3 entièrement féminin est un projet réellement excitant.Spy
35 mm en 2.35 : 1 / 120 minutes
Susan Cooper est une modeste et discrète analyste au siège de la CIA. Héroïne méconnue, elle assiste à distance l'un des meilleurs espions de l'agence, Bradley Fine, dans ses missions les plus périlleuses. Lorsque Fine disparaît et que la couverture d'un autre agent est compromise, Susan se porte volontaire pour infiltrer le redoutable univers des marchands d'armes et tenter d'éviter une attaque nucléaire...