De tout temps, le Livret A a été largement utilisé comme un moyen de constituer une cagnotte pour les enfants : ouvert dès leur naissance, alimenté régulièrement par la famille (souvent de petites sommes), le capital ainsi constitué, accessible à leur majorité, les aidait à se lancer dans la vie. Avec son nouveau service « Livrets À Connecter », la Caisse d'Épargne veut simplement relancer cette pratique, en la transposant dans les usages du XXIème siècle, donc sur internet et sur les réseaux sociaux.
Concrètement, un site web dédié (et adapté à tous les écrans) permettra aux parents de créer la tirelire électronique de leur enfant et d'y lier son livret d'épargne. Si nécessaire, il est naturellement possible de procéder à la souscription de ce dernier en ligne. Le compte ainsi ouvert s'accompagne d'un espace personnalisé, dans lequel il est également possible de rassembler photos, vidéos, messages… Enfin, une fonction de partage propose d'inviter – via mail, Facebook… – les proches à contribuer à la cagnotte.
Dès lors, tout un chacun (parmi les personnes invitées) peut venir verser son écot, même pour de petits montants, via une interface classique de paiement en ligne par carte, en accompagnant son geste d'un message dans le livre d'or de l'enfant. Les parents vont ensuite pouvoir transférer les fonds collectés de la tirelire vers le livret d'épargne. Si cette étape n'est pas automatique, c'est vraisemblablement parce que l'établissement a l'intention d'ouvrir un jour son service à d'autres produits que le seul livret A.
Grâce à cette idée, la Caisse d'Épargne espère générer 10 000 connexions de livrets en 2016. L'objectif semble finalement peu ambitieux, tellement le concept est séduisant – à la fois moderne et ancré dans la tradition – et, surtout, peut espérer bénéficier d'un effet viral intrinsèque, pour peu que les parents invitent des amis de la même génération qu'eux, susceptibles d'ouvrir un compte à leur tour… De plus, si le site parvient à fidéliser ses utilisateurs et générer une activité récurrente autour de l'album de l'enfant, une progression sensible des dépôts peut être raisonnablement envisagée.
Au-delà de cette première itération, qui ne sera déployée qu'en septembre prochain, on ne peut résister à la tentation d'imaginer une multitude d'extensions possibles. En premier lieu, au vu des annonces plus ou moins récentes du groupe BPCE autour des réseaux sociaux (partenariat Facebook et paiement via Twitter), il n'est pas très original d'imaginer une intégration plus étroite avec ceux-ci, en commençant peut-être par la possibilité d'y réaliser directement des transferts d'argent vers les tirelires.