Depuis plusieurs années, Eran Riklis est considéré comme un des réalisateurs les plus importants du cinéma israélien. Parmi ses films, "La fiancée syrienne" et surtout la jolie fable "Les citronniers", ont attiré dans les salles françaises un public plutôt nombreux pour un cinéma estampillé art et essai.
Il faut savoir que la sensibilité du cinéma d'Eran Riklis tient certainement à sa particularité, à savoir qu'il fait partie des 20 % de la population israélienne qui sont citoyens israéliens et arabes.
C'est d'ailleurs le sujet de son dernier film à ce jour "Mon fils", qui sort en DVD demain mercredi 17 juin chez Diaphana et qu'il a co écrit avec l'écrivain ( également arabe et israëlien) Sayed Kashua.
Il s'agit de l'adaptation en un seul film de deux livres dont Kashua est l’auteur : "Les Arabes dansent aussi" et "La deuxième personne".
Le résultat de cette double adaptation est un récit où l'on suit pendant une dizaine d'année de ses 10 ans à ses 20 ans, 'un jeune Arabe, prénommé Iyad, que l'on va suivre d'abord dans une partie d'enfance assez insouciante et légère, malgré le contexte qu'on imagine forcément douloureux, puis à travers son adolescence, lorsque son père décide de l'inscrire dans un lycée prestigieux de Jérusalem afin qu'il bénéficie du meilleur enseignement possible.
Cette scolarisation va faire prendre conscience à Iyad la ségrégation qui existe en Israël entre juifs et arabes et la difficulté de s'intégrer dans une culture qui n'est pas la sienne, et avec des embuches particulièrement prégnantes dans son quotidien de jeune arabe cherchant à trouver sa place.
De nombreux thèmes sont abordés dans Mon fils, l'identité, la ségrégation mais aussi le handicap (Iyad va se lier d'amitié avec un jeune juif très gravement malade), les émois amoureux, ainsi que le thème de la filiation biologique puis non biologique à travers le personnage d'Edna joué par l'immense actrice Yaël Abecassis qu'on est heureux de retrouver.
Tous ces thèmes ne sont pas forcément abordés avec la même force et la même acuité, mais cette oeuvre, sorte de condensé de tous les maux et dificultés de la société israélienne, parvient à allier tendresse, humour et émotion dans un film qui prouve une nouvelle fois tout le talent d'Eran Kiklis.
"Mon fils" d'Eran Riklis
BONUS - Le making-of du film (22 min). Ce « making of » de 22 minutes nous permet de faire plus ample connaissance avec les principaux protagonistes les plus importants du film, et notamment l'auteur Sayed Kashua, à la réflexion particulièrement intelligente sur les thèmes abordés par le film.