Retrouver la plume de Bertrand SANTINI a été un vrai plaisir. Derrière ce roman, il y a encore des références. Avec "Le Yark", les ogres des contes retrouvaient une actualité et aussi beaucoup d'humour. Avec "Jonas, le requin mécanique" illustré par Paul MAGER, ce sont des références de films qui retrouvent leur voie.
Jonas est le robot mécanique inventé pour le film "Les dents de la mort". Une machine trop lourde, qui coulait et a fait déborder le budget du film. Pourtant ce dernier a marché dans les salles au point de créer de toutes pièces une nouvelle terreur sur les plages, celle des dents de la mer.Jonas est une des attractions d'un parc Monsterland. Il côtoie d'autres monstres de films (Krokzilla, vampires etc...) et fascinent ainsi les visiteurs. Pourtant, cette fois encore, le robot s'est détraqué avant de manger l'actrice. Un fiasco. Le directeur du parc va s'en débarrasser. C'est sans compter sur les amis de Jonas, ils sont au courant et vont le sauver en le mettant à l'eau, comme un vrai requin.Et que fait un requin, star de cinéma, dans les eaux profondes? Il reste acteur. Mais voilà les hommes ne sont pas toujours réactifs à son jeu de scène. Les hommes sont trouillards, vénales et veulent lui faire sa fête. Encore heureux, Jonas a rencontré Loopy, pingouin de zoo. Ensemble, ils vont chercher leur place, de prédateur, de proie, de ferraille, d'animaux aquatiques.Les hommes, eux, vont chercher à anéantir le monstre. Mais nous pourrions nous demander de quel côté de la barrière liquide il se trouve.
Bertrand SANTINI offre là un roman enlevé pour nos jeunes lecteurs. Il est à la fois drôle, plein de références, acide sur la condition humaine. Le grand plus est le passage des effets comiques, presque gestuels, au pic de l'émotion. Paul MAGER donne du corps au requin (et des boulons) et marque des moments forts sans trop dévoiler (même si une main est là). Bertrand SANTINI a, cette fois encore, bien réussi à entourer son récit, les illustrations apportant un plus.