Makarim Wibisono, rapporteur spécial de l'Onu sur la situation des droits de l'Homme dans les Territoires, devait se rendre la semaine dernière en Israël et dans les Territoires palestiniens pour rédiger un rapport qui doit être présenté lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York cet automne. "Nous n'avons pas permis cette visite car Israël coopère avec toutes les commissions internationales et tous les rapporteurs sauf quand le mandat qui leur est confié est d'avance anti-israélien et qu'Israël n'a aucune chance d'être entendu", a dit à l'AFP Emmanuel Nahshon, porte-parole des Affaires étrangères israéliennes.
Israël avait déjà empêché Makarim Wibisono d'enquêter en Israël et dans les Territoires palestiniens en 2014, a-t-il ajouté. Il avait du rédiger son rapport à partir de rencontres avec des responsables palestiniens en Jordanie. Le rapporteur spécial, nommé par le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, est considéré comme l'expert le plus haut placé sur la question des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens.
Israël a des relations conflictuelles avec le Conseil des droits de l'Homme. Il n'avait pas hésité à boycotter ses travaux après que le Conseil, où sont représentés 47 pays, eut décidé en mars 2012 de lancer une enquête sur les conséquences de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens. Ce boycott avait pris fin en octobre 2013. "Israël coopère de nouveau avec ce Conseil, mais n'en accepte pas pour autant tous les rapports et recommandations", a dit le porte-parole des Affaires étrangères israéliennes.
Israël avait ainsi boycotté en mars 2015 des débats du Conseil consacrés à la guerre de l'été 2014 dans la bande de Gaza. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a vivement critiqué le Conseil dimanche et un rapport que ce dernier doit présenter d'ici à la fin du mois sur la guerre de Gaza. Lire ce rapport représente une "perte de temps", a dit M. Netanyahu le jour où Israël publiait son propre rapport officiel justifiant les opérations menées par l'armée israélienne dans la bande de Gaza.
Source : Lorientlejour