À l’heure ou les jeunes producteurs européens cherchent à donner un nouveau souffle aux vapeurs housy des années 90, la rencontre inattendue de deux producteurs français vient faire la différence.
Le premier, PEO, s’est fait remarquer sur la toile il y a deux ans avec son morceau When It Rains . Surfant à l’époque sur la vague chill-house naissante de 2013, il cumule près de 120 000 écoutes uniquement pour ce titre. Il se démarque peu après avec son premier track original Be My Woman et y dévoile l’étendu de son talent. Une piste house-funk énergique de presque 7 minutes qui marque le début de sa carrière.
Le second, l PØG), fait ses débuts sur soundcloud à la même période. Il enchaine les productions electro-chill/house en puisant ses influences dans le hip-hop et l’électro. Il compose également des remixes à succès de Banks, SOHN ou Balthazar qui lui offrent une large visibilité sur la toile. Ingé son de métier, il baigne dans de nombreux projets artistiques dans la capitale. Il monte notamment avec son ami Jim Calamel le groupe d’indie-pop ‘Shawondasee’.
A leurs débuts, les deux producteurs ne se connaissent pas. Mais PEO , alors étudiant au Canada, s’intéresse de près aux morceaux de PØG et lui propose de remixer à distance l’un d’entre eux. Les kilomètres ne rendant pas la tâche aisée, ils préfèrent attendre de se rencontrer à Paris un an plus tard pour commencer à produire ensemble. Leurs influences et leurs goûts en commun les rapprochent rapidement, le magnétisme ne peut qu’opérer. Leurs
expériences diverses les amènent sur un terrain d’entente et leur alliance donne naissance il y à un an à leur premier remix en binôme de Little Ghetto Boy du crooner Donny Hathaway. Étonnés du pouvoir de leur remix, produit en toute modestie, ils remettent le couvert six mois plus tard pour créer le titre downtempo et très deep Winter Breeze . Cherchant à fuir les étiquettes, le duo ne se
cantonne pas à un seul style musical, tel le reflet de leurs carrières solo.
Surgit en avril dernier un morceaux beaucoup plus house et vitaminé : Cut 002 , sorti sur le label Rising Deep. Une explosion auditive nous plonge en territoire underground dès l’intro entre snare, kicks et vie urbaine. Le vocal très house met rapidement d’accord sur l’ambiance que cherchent à imposer les deux confrères. On y retrouve tout de même leurs fidèles sonorités deep et cette patte groovy, qui laissent deviner qu’ils n’ont pas totalement abandonné leurs influences sur ce morceau de haute qualité. Les deux hommes aux trois lettres ne comptent pas s’arrêter là dans leur carrière déjà bien remplie et se laissent la possibilité de toucher à tous les genres qui les inspirent. Leur dernière production en date Moonchild , parue mi-mai, laisse cependant penser que leur univers de prédilection se cache entre tempos lents et beats costauds, mais il serait absurde de croire qu’ils n’essayeront plus de nous surprendre à nouveau.