Comme vous le savez, les harkis attendent un geste fort de la Nation visant à reconnaître officiellement les responsabilités et les fautes de l'État français dans les évènements qui ont accompagné la fin de la guerre d'Algérie.
Permettez-moi de me répéter, les harkis ont encore le sentiment d'être oubliés. Je me permets de rappeler qu'une grande majorité de harkis n'étaient ni militants de l'Algérie française ni adversaires de l'indépendance. Le choix de leurs engagements était personnel et diverse, il était animé par un environnement local et complexe, ce leur a valu soit d'être abandonnés à la vengeance de leur concitoyens, puis parqués en France dans des camps insalubres et privés de droits. Nos parents étaient sous tutelle de l'état jusqu'en 1979. Ne les jugez pas par simplicité mais prenez le temps de les écouter et d'apporter des informations sur la période de 1954 à 1962 et ses suites...
Depuis, l'après Chirac, le manque de volonté politique à vouloir reconnaître et indemniser à la hauteur des préjudices subis par les familles de harkis, engendrera des conséquences aux prochaines élections. Une grande frustration est née et cela ne peut qu'être porteur de grande déception tant les attentes légitimes sont importantes.
Monsieur le Président de la République, êtes-vous prêt avec votre gouvernement à parachever le dossier des harkis afin de reconnaître officiellement les responsabilités dans l'abandon et le massacre des harkis suite aux accords d'Évian conclus entre le Gouvernement français et les représentants du FLN.
Monsieur Le Président de la République, vous qui avez interpellé comme député votre prédécesseur sur les promesses non tenues, nous nous permettons de vous rappeler un 5 avril 2012 que " si le peuple français lui accordait sa confiance, il s'engagerait à reconnaître publiquement les responsabilités des Gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France ".
Depuis votre élection, votre Gouvernement porte une attention toute particulière à la situation des harkis et de leurs ayants cause mais de loin.
Aujourd'hui, comme hier, nous sommes opposés aux mesures spécifiques, qui ont pourtant démontré leur inefficacité mais qui ont profité à des opportunistes pour obtenir des places, des subventions... . Nous réclamons que l'Etat français reconnaisse, dans le cadre d'une loi, sa responsabilité dans l'abandon et le massacre des harkis, ainsi que dans l'échec de leur insertion dans la communauté nationale.
Votre Gouvernement a un manque évident d'imagination, nous servir des plats réchauffés et indigestes, qui ne fait que se discréditer sur la seule proposition. Une seule revendication, une seule priorité " la reconnaissance par l'Etat français de sa responsabilité dans l'abandon et le massacre des harkis après le 19 mars 1962. ".