Le Pays Bigouden (en breton, Ar Vro Vigoudenn), est une aire culturelle du sud-ouest du Finistère, en Bretagne. C'est un terroir.
Avant la Révolution, le costume ne se distingue pas de ceux des autres paysans français. Les jours se font meilleurs et on veut de belles tenues pour la messe du dimanche, les fêtes et les mariages. Le costume bigouden a considérablement évolué au cours des deux derniers siècles ; d'abord d'une grande richesse, il se limite petit à petit au velours ou au drap noir et à la seule profusion de broderies de soies épaisses monochromes (jaune ou orange) sur les plastrons et les manches. L'âge d'or du costume bigouden se situe de 1850 à 1900.
Au XIXe siècle, les femmes portent une longue jupe, une petite coiffe, une chemise en lin sur lequel est porté un gilet brodé de somptueux motifs au revers des manches de drap. Il ferme derrière et laisse apparaître les manches de la chemise. La jupe est généralement sombre, mais couverte par un long tablier très enveloppant, noué au dos, blanc et brodé, qui donne l'impression qu'il s'agit de la jupe. Au fur et à mesure que la coiffe va monter, accompagnée de deux longs pans, que l'on place un devant, l'autre derrière, la jupe elle se met à raccourcir. Vers 1950, la coiffe atteint 36 cm de haut mais la jupe arrive au-dessous du genou. La coiffe a depuis cessé de grandir et est redescendue à 32 cm.
C'est l'un des rares costumes traditionnels qui perdure encore aujourd'hui. Les dames âgées portent encore la coiffe mais on troqué les vêtements brodés pour des tenues sobres, foncées. On en voit cependant de moins en moins...
Le costume masculin se compose d'un petit gilet court à longues manches, d'une veste double en drap noir, d'un pantalon (parfois très large, resserrés aux genoux, dans certains villages), et du célèbre chapeau rond en velours avec pans flottant à l'arrière. Le gilet est recouvert de broderies. Comme l'un se rabat sur l'autre, les deux pans peuvent être brodés différemment, l'un étant plus simple que l'autre : ainsi, on dispose d'un 2 en 1, qui s'adapte aux circonstances grâce au double boutonnage. La couleur verte est réservée au deuil.
Les motifs des broderies ont chacun leur signification :
Le soleil : joie
La chaîne de vie : confiance en Dieu
La plume de paon : l'orgueil.
Les fougères : abondance
Les planètes : chance en fonction de sa planète, c'est-à-dire son étoile.
Le coeur : amour.
L'arête de poisson : rappelle que le pays est aussi maritime.
La corne de bélier : courage et force.
La dent de scie : travail.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces éclatantes broderies sont faites par les hommes, car des doigts de femme ne seraient pas assez forts pour enfoncer l'aiguille dans le lourd tissu de drap ou de velours. Les brodeurs bigoudens formaient une corporation nombreuse, puissante et originale. Le brodeur travaille seul, et adapte à son gout et à celui de sa clientèle les motifs ornementaux de la communauté dont il fait partie. A la fin du XIXe siècle, ils étaient particulièrement nombreux dans la région de Pont-l'Abbé, certains possédaient un magasin avec un atelier ou travaillaient plusieurs ouvriers. Le tailleur quant à lui était un artiste itinérant, allant de fermes en fermes, pour prendre les commandes.
A droite, bustier contemporain
Actuellement, de jeunes stylistes reprennent les motifs et les couleurs traditionnels en les transposant sur des modèles d'aujourd'hui (robes, vestes...). Quelle bonne, quelle merveilleuse idée !