Souhaitant se démarquer des initiatives – plus ou moins sincères – qui ciblent tel ou tel aspect particulier de la création d'activité, la caisse régionale veut au contraire en couvrir tout autant les volets financiers et opérationnels, en impliquant l'ensemble de son organisation. Ce faisant, elle compte également profiter de son engagement pour apprendre, elle-même, aux côtés des entrepreneurs qui la rejoindront et poursuivre son indispensable transformation numérique.
Dans le registre bancaire, le « Propulseur », comprend d'abord des solutions de financement dédiées, qui prennent la forme d'un fonds d'amorçage – grâce auquel le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne participera au capital des jeunes pousses en émergence – et un prêt spécifique pour les créateurs. En complément, elle devrait aussi proposer au grand public de contribuer à ses côtés aux projets qu'elle soutient, par l'intermédiaire de partenariats avec des plates-formes de crowdfunding.
Mais ces avancées ne peuvent porter leurs fruits que si les conseillers de la banque en maîtrisent parfaitement les ficelles et sont capables de comprendre l'adéquation des produits proposés aux besoins de leurs clients. Or, lorsqu'il s'agit d'appréhender l'entrepreneuriat, un véritable changement de culture s'impose (qui ressort d'ailleurs aussi de la révolution numérique). Alors, la caisse régionale met en place un important programme de formation et d'animation pour répondre à cet enjeu.
Là n'est cependant pas le seul rôle dévolu aux conseillers. Dans le prolongement de leur mission purement bancaire, ils devront également apprendre à guider les créateurs d'entreprises, dans l'élaboration de leur projet et dans le maquis des structures d'accompagnement (chambres consulaires, associations…). Outre un corpus de documents de référence mis à leur disposition, une équipe spécialisée assurera cette sensibilisation, tout en prenant en charge les dossiers plus complexes.
Même avant la moindre concrétisation, le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne affirme sa présence aux côtés des porteurs d'idées avec l'instauration des « Cafés de la Création », dont la première édition de la région (le concept existe ailleurs en France) se tenait il y a quelques jours à Tarbes. Là, le futur entrepreneur rencontre – dans un environnement convivial – toutes les expertises dont il peut avoir besoin pour affiner et valider son projet et accélérer son démarrage : juridique, financière, comptable, technique…
À l'étape suivante, l'ETICoop (École Territoriale pour l'Innovation et la Coopération) – qui existe depuis 3 ans et a déjà permis la création d'une quarantaine d'entreprises – est prête à prendre le relais. Orientée sur les projets innovants portant une dimension de développement durable et des valeurs coopératives, cette structure associative propose aux futurs créateurs de véritables cursus de formation et d'accompagnement destinés à maximiser leurs chances de succès.
Enfin, une pépinière, directement inspirée par le Village by CA parisien, pourra héberger quelques startups se lançant sur les thématiques privilégiées de l'établissement : agro-alimentaire, énergie, immobilier, tourisme et développement durable. [Si j'ai bien compris,] La particularité de cet espace de co-travail (co-working) est qu'il sera installé dans les locaux de la banque, de manière à en faire un lieu de mélange des cultures et de stimulation de l'innovation (ouverte, par nature).
La démarche du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne n'est donc pas uniquement motivée par une volonté d'accompagner le développement et le dynamisme de la région. Sa propre transition vers l'économie du XXIème siècle est aussi à l'ordre du jour, imposée par une stagnation (voire un déclin) de ses modèles actuels – notamment dans les activités de collecte et de crédit – et l'apparition d'une nouvelle classe d'acteurs, dont les approches disruptives génèrent des exigences différentes.
Merci à Jean, David, Xavier et Gilles pour les informations fournies à propos du Propulseur !