Ni grosse, ni mince
Par Evelyne Chevrette
J’ai le feeling que d’innombrables articles ont déjà été écrits sur le sujet. Tant pis, j’en ai envie. Le corps, notre perception du corps. La perception de notre corps…
J’ai fait quelques photos il y a quelques temps. D’ailleurs, j’en fait depuis quelques années, pour le plaisir. (Utiliser abusivement le mot «quelques»: check!) En regardant le résultat, en me regardant, en m’analysant devrais-je dire, en sélectionnant celles dont j’étais le plus fière, ça m’a rentré dedans. Toujours la même histoire. Qu’est-ce que les gens vont penser? Qu’est-ce que les gars vont en penser? On voit mes cuisses…Tsé, celles que j’aime pas trop. Un zoom sur ma face. Hiii boy, quessé ça!?!
«Ah, pis celle-là? Y m’semble que ma face est croche?» Finalement, je me suis persuadée que je l’aimais bien… (Elle a été prise par Richard Paquette, je vous invite à aller consulter sa page Facebook!) Je me suis convaincue que je n’avais pas besoin d’une selfie reprise 3x pour être fière de ce que j’étais. (Ça sonne petteuse de broue, mais j’espère que vous comprenez, haha!)
Je ne suis pas grosse pourtant, me direz-vous. Je ne suis ni grosse, ni mince. Encore là, je me trouve ridicule de ressentir le besoin de me catégoriser. Je n’ai pas une shape de mannequin (communément appelée shape de plage), mais j’aime ça, faire semblant, le temps d’un shooting, de temps en temps. Je suis loin d’écrire cet article là pour me faire dire que je suis donc parfaite comme je suis dans le fond, qu’il y a ben des filles qui la prendraient volontiers, ma shape. By the way, je m’accepte totalement et j’accepte mon corps. Mais je suis comme tout le monde. J’ai des complexes. J’ai l’impression de moins bien paraître si je porte tel vêtement au lieu d’un autre. Même celles qui ont 1000 likes sur Instagram en ont, des foutus complexes!!! Right? Je parle au «je» depuis les toutes premières lignes de l’article, parce que je ne veux pas généraliser. Je ne veux pas vous mettre dans le même panier que moi, vous qui avez possiblement une opinion différente de la mienne. Mais j’ai l’impression qu’on se ressemble quand même un peu, je me trompe?
On ne se comptera pas d’histoire, on les envie, les filles sur Instagram. Peut-être même que certaines m’envient moi ou t’envient toi. Elles se disent; «Qu’est-ce qu’elle a à chialer, elle?»
C’est une question de perception, de feeling. Parfois, l’attitude qu’on projette fait toute la différence. Ah pis…Je retire ce que je viens de dire, on est tous dans le même bateau. On est fragile, on est humain. Et l’humain se compare, se dénigre. Mais l’humain est également si fort, si beau, différent, variable et varié.
Well said, Taylor.
Je pense que notre société a certes évolué en ce qui concerne l’image de la femme parfaite, du corps parfait. La sensibilisation est faite sur les médias sociaux ou encore par le biais de magazines dans lesquels on voit des femmes un peu plus rondes. Je pense aussi qu’une fille ronde peut et même se doit, j’ose dire, de se sentir sexy, mais que peu importe le nombre de compliments qu’elle recevra, que tu reçois ou que je reçois, au fond, tout part de soi. Tout part de la perception qu’on a de nous, de ce qu’on aimerait tellement projeter, de l’idéal qu’on n’arrive pas toujours à atteindre, parce que l’humain est imparfait…Tant mieux si tu t’entraînes 6x semaine et que t’as des abs de malade (je t’envie un peu), mais fais le pour toi, avant tout.
J’ai lu cette citation sur le web, récemment.
»Girls just don’t simply decide to hate their bodies, we teach them to. »
J’espère qu’on sera en mesure d’apprendre à aimer notre corps à nouveau.