Defiance // Saison 3. Episodes 1 et 2. The World We Seize / The Last Unicorns.
Chaque année, c’est le même piège. Defiance trouve une bonne idée, tente d’en faire quelque chose et puis cela fini par devenir rapidement un bordel impossible à délier. Ce que je trouve dommage c’est que la série a une galerie de personnages assez bons mais elle n’arrive jamais à aller au delà de la médiocrité voire de la sympathie qu’elle peut dégager. Depuis la première saison c’est toujours la même chose même si depuis l’an dernier, Defiance a su s’éloigner de son schéma premier : celui du cas de la semaine ultra pompeux. Mais d’un autre côté, le problème que la série avait jusqu’à présent c’est de trouver son propre chemin. Elle a tenté d’être tellement de séries différentes qu’elle avait fini par devenir irritante de ce point de vue là, cherchant toujours à séduire autrement mais jamais vraiment de la bonne façon. Du coup, dans mon envie de voir la série enfin se trouver un chemin à suivre, je crois que la saison 3 pourrait bien être la saison que j’attendais. Je dis bien pourrait car il y a encore du chemin à parcourir pour en faire une très bonne saison. Depuis le début de la série, il est difficile de savoir quel est le sujet (et l’envie) principale de Defiance. Il y avait un peu de Jeremiah (excellente série d’ailleurs), un peu de Firefly, un peu de tout un tas d’autres séries de science fiction et aussi du procédural car Syfy s’est mis en tête que pour aider les téléspectateurs à prendre le carrosse en marche il fallait quelque chose comme ça.
Sauf que personnellement, ce n’est pas du tout ce que j’avais envie de voir. J’avais envie d’une vraie série de SF qui sait ce qu’elle veut et qui utilise sa galerie de personnages à bon escient. Je me demande donc si au fond la série a enfin trouver son idéal entre ses inspirations Babylon 5-ième, son côté Lost, son côté policier de SF, etc. Mais d’un autre côté, je pense que la s »rie a aussi besoin d’être finalement ce qu’elle semble vouloir être dans ces deux premiers épisodes : une série post-apocalyptique complexe et surtout une série de SF pure et simple. La fin de la saison précédente m’avait déjà donné quelques pistes pour cette année autour de chacun de ses personnages. Le seul problème c’est que Defiance est en train d’utiliser la même mécanique qu’elle n’a de cesse d’utiliser chaque année. Il sera donc facile de revenir aux problèmes passés en un temps trois mouvements. Les premiers épisodes de chacune des saisons de Defiance a toujours su donner de bonnes pistes même si ce n’était peut-être pas aussi bien fait que dans cet épisode. L’avantage de ce début de saison est de parvenir à créer une vraie intrigue autour des McCawley, sans compter Amanda qui comme chaque année tente de reprendre les rênes de la série sans vraiment y parvenir complètement.
Il y a toujours des tas d’idées ici et là, comme avec Doc Yewll qui donnent l’impression que Defiance a beaucoup plus à dire que ce qu’elle ne veut sous-entendre mais le problème c’est qu’il y a déjà trop d’intrigues qui tournoient dans le vide et qui n’apportent rien de nécessaire à ces deux premiers épisodes. On a donc Irisa aussi qui tente de sortir un peu du schéma habituel (mais cela avait déjà été amorcé l’an dernier de façon intelligente, d’ailleurs c’est probablement l’une des rares très bonnes intrigues de l’an dernier dans mes souvenirs). Mais plonger dans cet univers post-apocalyptique que Defiance semble embrasser dans ces deux premiers épisodes est le choix le plus judicieux à faire, surtout que cela fonctionne à la perfection. La série fait le choix d’un ton beaucoup plus sombre, plus grave, et donc avec moins de notion d’espoir comme il y avait dans les deux premières saisons. Cela passer par se débarrasser de trois McCawley d’un seul quoi. Après la mort de Quentin, je me demande si tuer Rafe et Christy était un choix judicieux et finalement, je me rends compte que c’est peut-être bien le cas. Disons que cela permet aussi de faire le ménage dans un casting beaucoup trop grand que la série a peut-être parfois un peu de mal à utiliser de la meilleure façon qu’il soit.
Mais ce n’est pas la seule chose cruelle que Defiance tente de faire, il y a aussi Yewll face à Amanda et Nolan. C’est peut-être parfois un peu trop mais justement, pour nous faire comprendre que Defiance veut changer et qu’elle veut choisir un chemin plus sombre, il faut dès les deux premiers épisodes nous le démontrer et je pense que c’est clairement ce qui est fait dans ces deux épisodes. Mais dans ces deux premiers épisodes, j’ai aussi trouvé intéressant la façon dont la mythologie semble prendre le dessus sur tout le reste. Ce n’était pas gagné au départ mais la mythologie est ce qu’il y a de plus important dans une série comme Defiance et cette dernière compte bien nous le démontrer. Les Omec par exemple est un choix judicieux qui permet d’introduire de nouveaux enjeux toujours plus sombres, par exemple du point de vue d’Amanda et Nolan. Ces deux là sont presque les deux seuls personnages les plus fidèles à ce qu’ils étaient au début de la série encore présents. Tous les autres qui étaient présents dans les saisons précédents ont énormément évolué en des choses complètement différentes, souvent beaucoup plus sombre. Mais au delà de ça, c’est une race qui ajoute aussi un peu plus de piquant à tout cela. Lee Tergesen est parfait dans le rôle d’un Votan brutal et son personnage est fascinant. Mais c’est aussi un personnage qui gagne des points grâce à a façon dont embarque dans son histoire Stahma et Datak, toujours mes personnages préférés de la série.
Je pense que le but de ces deux premiers épisodes est donc de changer en grande partie le ton de la série afin de l’embarquer dans quelque chose de beaucoup plus fort et surtout sombre. Je me demande si ces deux épisodes ne sont pas là pour nous dire que Defiance a compris qu’il était temps pour elle de sortir de la couveuse et de montrer les crocs.
Note : 6/10. En bref, un début de saison encourageant.