Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de chiptune. Mais attention, pas n'importe quelle chiptune, pas celle que vous connaissez avec Super Mario Bros. De la chiptune bien underground, qui sort du cerveau de quelques génies des années 80 et 90, des mecs qui faisaient n'importe quoi avec un ordinateur, à une époque où Internet était réservé à l'armée et aux universités fortunées.
Déjà, la chiptune, c'est quoi ? Chip, en informatique, ça signifie puce, et ça désigne dans le cas présent le processeur sonore (quand il y en avait un dans les machines de l'époque) qui était chargé de créer tous les sons produits par l'ordinateur. On utilise pas ce genre de puce comme on utilise les cartes son actuelles, à l'époque il fallait programmer la puce avec ses petites mimines pour obtenir une musique. Pas besoin de traduire tune, tout le monde aura deviné que ça signifie chanson (mais je traduit quand même pour les deux au fond qui ont peur de l'anglais).
Dans les années 80 et 90, la chiptune était énormément répandue, déjà parce que c'était le seul moyen de créer une musique sur ordinateur, mais surtout parce que la scène pirate était déjà fortement répandue à l'époque. Et je ne compte pas le nombre de jeux copiés que l'avais dans ces années bien plus que de jeux originaux, et certainement beaucoup plus que je peux posséder de jeux piratés chez moi (j'arrête là avant de me manger une descente de flics, j'en ai déjà trop dit). Du coup, quand une équipe de pirate craquait un jeu, elle apposait systématiquement sa signature dessus, histoire de montrer par qui le travail a été fait. Et ça donnait souvent lieu à des intros magistrales, qu'on avait au début des jeux, généralement animées, et très souvent avec une musique inoubliable. Tout cela derrière des noms mythiques comme Automation, Medway Boys, Flame of Finland ou encore The Replicants.
Et en ce moment, je m'amuse à retrouver sur YouTube certaines de ces intros, que je n'arrive pas à retrouver ailleurs (ou alors j'ai vraiment du mal avec pouet.net, au passge une référence mondiale dans le domaine). Et je ne sais que dire, c'est vraiment du bonheur en barres. Je me retrouve à réécouter en boucle les musiques fabuleuses de l'époque où j'étais gosse et où ma chambre était envahie de disquettes sans étiquette, parfois sans nom, mais qui contenaient du plaisir à l'état pur. Et je ne peux pas résister à l'envie de vous en faire partager quelques une, parce qu'une passion, c'est mieux quand ça se transmet.