J'aimerai avoir le cerveau de Messieurs Valls, Hollande ou Sarkozy pour affirmer une chose et accomplir immédiatement son contraire.
Du genre défiler pour les Droits de l'Homme et du Citoyen et envoyer les forces de l'ordre taper du réfugié, et le mettre de force dans les transports pour le disperser ou l'embastiller, et le rendre ainsi invisible médiatiquement.
Ceci dit, même pas étonné par les événements de ces derniers jours tant le défilé du 11 janvier m'avait laissé un petit arrière-goût amer en constatant l'exploitation politicienne de l’Élysée et le parterre des invités dont beaucoup ignorent le sens du mot liberté.
A la halle Pajol et au bois Dormoy, le gouvernement est tombé sur un os, en l'occurrence la solidarité et l'humanité des riverains et des militants. Pas exactement un public de CSP ++ et de bobos, mais des classes moyennes et populaires qui ne se laissent pas abuser par l'idéologie dominante qui engendre habituellement des divisions pour le plus grand profit des dominants.
Plus la situation sociale devient intenable, plus les partis dominants sont discrédités, plus ces derniers n'hésitent pas à mener une politique anti-immigrée qui légitime le discours de l'extrême droite.
Or, la crise économique est voulue par l'oligarchie, le chômage aussi, et les déficits publics ont été programmés : le tout sert de prétexte à la régression sociale, au démantèlement des services publics et à la répression anti-immigrée. L'ensemble profite électoralement au FN, mais aussi aux partis dominants au pouvoir qui mènent la même politique économique, antisociale et anti-immigrée.
Pour une fois cette semaine, le racisme, le repli sur soi et l'individualisme n'ont pas triomphé, m'étant à mal la stratégie des classes possédantes.
Non, Messieurs Valls, Hollande ou Sarkozy, exécutants des basses œuvres, le chômage, les déficits publics, le manque de logements ne résultent pas de la présence des immigrés comme le traitement infligé aux réfugiés le suggère.
La France est riche. Elle ne l'a jamais été autant, mais sa population s'appauvrit et se précarise sous les coups de butoir de vos politiques néolibérales. Il faut remonter au XIXème siècle pour retrouver de telles inégalités. Ces maux sociaux portent la marque de l'injustice sociale, de l'absence de redistribution des richesses, et, in fine de la grande régression sociale en cours.
Ils révèlent aussi une République autoritaire et oligarchique où les élections sont devenues plus un rituel qu'un enjeu politique. Et, ceci est d'autant plus évident au regard de la pratique du gouvernement Tsipras qui, depuis le premier jour, résiste à la finance et tente de respecter ses engagements électoraux.
De plus, le territoire national et le continent européen ne vous suffisent pas. Il faut que vous exportiez vos politiques et que vous imposiez votre modèle ! Votre diplomatie très interventionniste et non moins néo-coloniale cause pauvreté, misère et déséquilibres sur le continent africain. Elle provoque cette immigration forcée, à la fois politique et économique. La moindre des choses serait d'accueillir avec humanité les victimes de vos actes.
Alors, de quoi les réfugiés, les SDF, les chômeurs, les salariés précarisés, les fonctionnaires dénigrés et toutes les victimes des politiques néolibérales sont-ils le nom ? Le capitalisme.