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Un bilet de Nadège : Aylal Une année en Mongolie

Publié le 13 juin 2015 par Adtraviata

Un bilet de Nadège : Aylal Une année en Mongolie

Il y a des moments où l’on ne sait plus trop vers quoi se diriger. Surtout si l’on s’est laissé emporter dans un livre qui nous a fait voyager, emmené dans un univers qu’on n’avait pas envie de quitter : heureux l’ouvrage qui parviendra à égaler le plaisir de lecture savouré. Pour ma part, ce n’est pas un, mais deux livres qui m’avaient transportée ainsi (dans des styles bien différents) : Broadway Limited, de Malika Ferdjoukh et Yeruldelgger de Ian Manook. Le premier devrait connaître une suite que j’attends avec impatience. Le deuxième possède un deuxième tome qui vient de sortir en grand format (je me languis déjà de la sortie en poche !). Je les ai fait durer le plus possible, les ai refermés à regrets et me suis trouvée fort dépourvue ces lectures terminées. Non que je manque de livres dans ma réserve, mais vers quoi me diriger ?

Alors, j’ai erré… Oh bien sûr, j’ai pris du plaisir à ces nouvelles lectures. Loin de moi l’idée de renier Sôseki ou Zweig (entre autres), mais il y avait cette nostalgie que je traînais avec moi de livre en livre. Cette nostalgie de la Pension Giboulée dans le New York de la fin des années ’40 et celles des steppes mongoles où j’avais suivi les pas de Yeruldelgger.

C’est donc avec surprise, joie et soulagement que j’ai souri en découvrant : Aylal. Une année en Mongolie, de Linda Gardelle. Un récit de voyage qui date d’une dizaine d’années déjà, dont le rouge-rosé des pages ne me plaisait pas trop, mais l’appel de la Mongolie fut le plus fort. Et quel plaisir de retrouver cet univers et de découvrir l’expérience de cette jeune femme étonnante.

Linda Gardelle a 18 ans lorsqu’elle décide de partir un an en Mongolie, seule. Ses émerveillements, ses déceptions, elle ne nous cache rien. Elle nous partage son émotion face à l’hospitalité simple des nomades qui l’accueillent dans leur yourte sans la connaître, son dégoût des morceaux de gras dans la soupe, ses larmes devant les étendues sauvages, sa déception face aux ravages de l’alcool et à l’irruption d’autres fléaux de la civilisation que sont la télévision, la consommation à outrance, la perte des valeurs. On est impressionné par cette jeune fille qui n’hésite pas à partir sac au dos dans la campagne mongole comptant sur les rencontres de hasard pour se loger, qui se lance dans l’apprentissage de la langue et qui prend sa part de travail partout où elle passe : traire les chèvres, garder les troupeaux, faire fondre la neige pour obtenir de l’eau… Linda Gardelle se plie aux coutumes, devient une vraie Mongole : un compliment qu’elle savoure avec beaucoup de plaisir lorsqu’on le lui fait.

Linda Gardelle partage son émotion avec simplicité et sobriété. On y décèle l’enthousiasme et le respect de cette jeune femme pour un peuple qu’elle admire profondément et que l’on quitte nous aussi le cœur gros, mais heureux d’avoir partagé tant d’expériences (même si ce n’est que par procuration).

Linda Gardelle, Aylal. Une année en Mongolie,  éditions Gaïa

Projet Non-Fiction avec Marilyne


Classé dans:Les Mots de Nadège

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