Le régime syrien a repris vendredi le contrôle d'une base aérienne
dans le sud après le retrait des rebelles qui avaient capturé pendant
quelques heures une partie des installations, rapporte l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les rebelles se sont retirés des zones qu'ils ont contrôlées à
l'aéroport al-Thala après les intenses frappes aériennes du régime et
l'arrivée de renforts des Forces de Défense nationale et des comités
populaires", des milices loyalistes, a indiqué à l'AFP Rami Abdel
Rahmane, directeur de l'OSDH.
Jeudi, cette ONG avait rapporté la prise de zones de cet aéroport
utilisé par les avions du régime pour bombarder les provinces de Deraa
et de Damas. La rébellion avait annoncé avoir pris la majeure partie de
la base, tandis que la télévision d’État qualifiait ces informations de
"totalement infondées".
Al-Thala, l'un des plus grands aéroports
militaires dans le sud, est situé dans la province de Soueida, l'une des
rares à être quasi-totalement aux mains du régime et habitée en
majorité par la communauté minoritaire druze. Les rebelles contrôlent en
majorité la province voisine de Deraa où ils avaient pris mardi une
importante base militaire, la Brigade-52. C'est à partir de cette base
que les insurgés avaient lancé l'attaque sur l'aéroport al-Thala, situé
10 km plus à l'est.
Par ailleurs, l'émissaire spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, a
condamné le massacre par la branche syrienne d'el-Qaëda, le Front
al-Nosra, de 20 villageois druzes dans un village de la province d'Idleb
(nord-ouest), une région quasi-totalement aux mains de ce groupe
jihadiste et de ses alliés rebelles. "La mosaïque sociale de la Syrie
doit être préservée (...) La Syrie doit rester le foyer de toutes les
communautés (...) qui ont vécu sur cette terre pendant des milliers
d'années", a-t-il dit.
Les Druzes, minorité musulmane hétérodoxe, représentent environ 3% de
la population syrienne. La communauté est divisée, certains de ses
membres combattant du côté du régime, tandis que d'autres ont exprimé
leur sympathie pour l'opposition.
Source : Lorientlejour