3 femmes, 3 chemins d’art, La Grenier

Publié le 12 juin 2015 par Doudonleblog

A Talant, au Grenier, 3 femmes exposent: Florie et Maryvonne Johannot et Madina. Sculptures et calligraphies. Jusqu’au 28 juin. Du mercredi au dimanche, 14-18h.

Attention! Analyse différente de d’habitude!!

Il y a un phénomène qui m’arrive de plus en plus souvent dans mes balades et découvertes artistique. Je ne sais qu’en penser. Voilà :

Se présente,  par exemple, une oeuvre qui m’intéresse guère,  ne m’atteint pas….Je la trouve fade, ou « plate », ou superficielle, ou sans originalité (déjà vu mille fois), ou sèche, ou simpliste, ou juste jolie… Que sais-je?  Et voilà que j’écoute ou lis les propos de l’artiste.  Et voilà que, souvent, je retourne ma veste.  Le fait d’apprendre sa démarche, son bonheur à créer, son enthousiasme, sa foi … Je craque!  Le résultat de son travail, certes, continue de me décevoir, mais je le regarde d’un autre oeil.  Je lui trouve un nouvel intérêt. Et je me demande alors ce qui pourrait être modifié pour que ce travail acquière une vraie valeur d’oeuvre d’art que je pourrais lui reconnaître!!

L’expérience a un peu eu lieu à cette expo du Grenier.

Madina, je l’avais connue chez elle (cf rubrique « visites d’ateliers » dans ce blog) et elle était si passionnante… Ici, je n’ai vraiment apprécié que les calligraphies où elle ajoute ses propres recherches plastiques, « portant un questionnement sur le tracé et sur la matérialité du support » (dit-elle). J’adore! Le reste m’endort, parce que je ne suis pas assez au fait de l’art de la calligraphie chinoise. Même si je l’écoute et la lis encore et encore cette Madina!

Florie Johannot a écrit un petit texte sur sa démarche. Simple mais bon. Elle évoque ces vieux morceaux de bois qu’elle chasse dans la nature, qui ne demandent qu’à « être révélés ».  Elle dit « poursuivre le travail de façonnage déjà entamé ».  Beaucoup d’autres artistes ou artisans font la même chose.  Mais j’aime comment elle en parle.  A mon avis, par contre, elle les « civilise » trop. Elle les « sophistique ». Elle en fait des objets de décoration à poser sur les meubles. Les voilà propres, cirés, polis, vernis, lisses… Comme une jolie fille trop maquillée!!  Ils deviennent impersonnels.  (C’est juste mon goût à moi!)  Au contraire, ses bâtons de vie, eux, m’interpellent.  Elle leur a communiqué un côté sacré, et ça c’est de l’art.

Maryvonne Johannot écrit également sur sa pratique de la sculpture. Et elle dit très bien l’exigence de cet art, son caractère physique, mais aussi son côté « cérébral »:  « comprendre les angles, les attaches, les lignes, les points forts »…Elle analyse aussi cette « confrontation entre moi et moi ».  Très intéressant.  Ses bois sculptés, c’est du beau boulot. Parfois inspiré du Moyen Age. Mais il leur manque un je ne sais quoi de nerfs, de tripes, de cris, de vérité personnelle… Finalement, ils sont « trop beaux »!!

Il y a une sculpture réalisée en commun par les deux sculptrices.  Une souche peinte en bleu, sur deux visages (ou un visage éclaté).  C’est échevelé, pas sérieux, pas attendu… C’est créatif! Fait pour me plaire!

Prenez la petite brochure à l’entrée de l’expo. C’est là que se trouvent ces 3 textes passionnants que je signale ci-dessus.

Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois. Le nom d’artiste s’affiche au-dessus