Labels textile : le guide

Publié le 03 juin 2015 par Lecoloblog @lecoloblog

Dans le dernier article, je vous parlais de maillots de bain certifiés GOTS ou Oeko-Tex, mais je ne me suis pas trop étendu sur la question parce qu’il y a beaucoup trop de choses à dire pour mettre ça dans un post sur les tenues de plage. Voici donc séparément un récapitulatif des différents labels textile.

Pour le parfait écolo que vous êtes, les labels textile intéressants concernent principalement l’agriculture biologique et le contenu des différentes teintures et autres traitement réalisés sur votre jean préféré (entre autres).

Le label GOTS

Comme on l’a vu vendredi, GOTS signifie Global Organic Textile Standard. C’est un référentiel utilisé mondialement pour les vêtements fabriqués à partir de fibres issues de l’agriculture biologique. Ce label comprend à la fois des critères environnementaux et des critères sociaux.

http://www.global-standard.org/images/videos/fr_full.mp4

Pour commencer, ce label ne peut être attribué qu’à des vêtements à base d’au minimum 70% de fibres issues de l’agriculture biologique (coton et lin principalement). Le vêtement portera alors la mention « composé de fibres biologiques ». S’il ne figure que la mention « biologique » c’est que le vêtement contient au moins 95% de fibres naturelles biologiques.

Ensuite, ce label couvre l’ensemble du processus de production des tissus : transformation, fabrication, emballage, étiquetage, vente et distribution.

Pour la production, il certifie que les fibres ont bien été produites selon les normes nationales ou internationales en viguer pour l’agriculture biologique ou en conversion.

Pour la fabrication et la transformation c’est un plus gros morceau. Pour résumer, toute la production s’effectue à part des autres textiles en fibres conventionnelles, les intrants chimiques sont respectueux de l’environnement (toxicité, biodégradabilité), certains sont complétement interdits. On utilise de l’oxygène et pas du chlore pour blanchir, certains colorants, systèmes d’impressions et accesoires sont interdits (PVC, nickel, etc). Enfin les acteurs de la chaine de production doivent s’engager dans une politique de réduction des déchets, être capable de fournir des informations sur le traitement de l’eau et ne pas utiliser d’emballages en plastiques, uniquement bois, papier, carton, si possible recyclable ou alors certifié PEFC ou FSC (ceux-la ce sera pour plus tard)

Il y a ensuite toute une partie sociale, notamment sur le droit du travail, assez basique finalement (travail forcé, travail des enfants, horaires, salaires minimums, syndicats, discrimination, etc.) Donc si vous acheter des vêtements certifiés GOTS, vous avez peu de chances d’être en partie responsable d’accidents comme celui du Rana Plaza en 2013. En théorie bien sur.

Vous trouverez l’ensemble des infos sur le site du label. Ce site dispose par ailleurs d’une base de données qui répertorie l’ensemble des produits labellisés. Pratique en tant que guide d’achat du parfait écolo que vous êtes!

À noter également, le 22 mai se tenait la 1ère conférence internationale GOTS en Inde (leader sur le coton bio) pour réunir les différents acteurs de la filière

Label Oeko-Tex

Un autre label que vous rencontrerez assez souvent dans le textile, le label Oeko-Tex Standard 100. C’est un label allemand, apparu au début des annés 90 pour garantir l’innocuité des textiles que nous portons/utilisons tous les jours.

Le but de ce label est donc principalement de vérifier que les textiles ne contiennent pas d’intrants chimiques et autres composés toxiques pour la peau et l’environnement.

Les articles sont divisés en 4 classes, articles pour bébés (vêtements et autres textiles jouet, serviettes éponges, draps) , vêtements portés près de la peau, loin de la peau (manteau, veste) et tissus d’ameublement. Les exigences sont, bien entendu, différentes selon les classes.

L’organisme de contrôle Oeko-tex développe également d’autres labels moins répandus sur lesquels je ne m’attarderais pas ici.

Label Ecocert

Le groupe Ecocert est un groupe français (Cocorico!) créé en 1991, dont le siège, un bâtiment écologique à énergie positive (normal) se trouve dans le Gers. Cet organisme peut délivrer de nombreux labels textile dont le GOTS, mais crée également ses propres référentiels, à l’instar du label pour les Textiles écologgiques et recyclés.

Ce label ne se concentre donc pas uniquement sur les fibres naturelles issues de l’agriculture biologique, mais permet de certifier également les vêtements issus de fibres renouvelables ou recyclées.Il y a ainsi une dimension éco-conception absente des autres labels.

Ce label impose ainsi au minimum 70% de fibres naturelles, renouvelables et/ou recyclées. Comme les deux précédents, il restreint voire interdit l’utilisation de produits chimiques dangereux (métaux lourd). Il comporte également une dimension sociale, comme le référentiel GOTS.

Un intérêt supplémentaire de ce label, il permet d’apposer une mention « teinture naturelle » si le fabricant utilise des teintures et impressions à base de colorants ou de pigments naturels.

Ecocert propose également un outil pour calculer l’impact des produits sur l’environnement et permettre au fabricant un affichage environnemental pour guider les achats du consommateur. On est bien conscient ici que seul les bons élèves chercheront à afficher ces données. Le combat est donc un peu biaisé.

Pour les plus curieux, vous trouverez ici le référentiel complet.

Label Naturtextil

Ce label est très similaire au précédents, si ce n’est qu’il implique l’utilisation d’au moins 95% de fibres naturelles d’origine biologique ou en conversion. C’est don l’un des plus exigeants. La version BEST implique quant à elle, 100% de fibres naturelles biologiques.

Ce label provient de la société allemande de textile Naturelle IVN. Comme les autres, il intègre une dimension sociale sur le travail forcé, travail des enfants, horaires et salaires décents, etc. Il interdit également l’utilisation de métaux lourds, formaldéhyde et autres produits potentiellement cancérigènes.

La même société a également développé un label Naturleder pour le cuir, qui régit notamment l’utilisation d’agents nettoyants, de conservation et de tannage d’origine naturelle ou a minima, sans métaux lourds, chrome et autres polluants. Les produits de tannage comme l’huile de baleine (eh oui, certains cuirs sont encore tannés à l’huile de baleine, c’est PAS bien), font l’objet d’un contrôle d’origine.

Ecolabel européen

L’ecolabel européen se distingue des autres labels textile en ce qu’il est public et régi par l’Union Européenne. En france, seule l’AFNOR est habilitée à délivrer cet écolabel.

Ce label est très similaire au label Oeko-tex en ce qu’il se désintéresse de la provenance des fibres et se concentre uniquement sur l’usage limité des substances dangereuses et de la pollution de l’air et de l’eau à toutes les étapes de la fabrication. Il garantie également la qualité du vêtement (résistance des couleurs au lavage, transpiration, resistance du tissu aux frottements, aux rétrécissements etc.)

Les labels textile commerce équitable

Dans le textile, malheureusement, le seul ingrédient labelisable et labelisé aujourd’hui c’est le coton, ce qui limite largement le choix de produits. On connait notamment le label Max Havelaar Fair Trade qui va reverser aux producteurs un prix au kilo plus élevé que le cours du marché. En 2005, le rapport était de 41cts pour du coton équitable contre 26 pour du standard à prix marché. Ici il est donc principalement question du revenu des producteurs et bien moins de l’écologie de la fibre. C’est tout de même un bon début.

Ceci dit, aujourd’hui, vous trouverez très peu de vêtements labelisés Fair Trade pour les particuliers (à ce jour, je n’ai qu’une mariniére Armor Lux). Ce label vise principalement les vêtemets de travail en coton qui sont utilisés dans des entreprises telles que La Poste, la SNCF, Bouygues Construction, France Telecom, etc. Il y a également quelques produits publicitaires comme des sacs en tissu.

Le label le plus complet dans ce domaine sera donc le label bio équitable qui va garantir à la fois que le coton est issu de l’agriculture biologique, mais aussi qu’il est acheté á un prix équitable au producteur. Ce label est délivré par l’organisme Ecocert selon le référentiel ESR (Équitable, Solidaire et Responsable). C’est le référentiel le plus complet à ce jour car il couvre à la fois le caractère écologique de la fibre, mais aussi la  protection de l’environnement (intrants chimique, pollution eau/air), les droits du travail et le volet équitable dans la transaction économique.

La aussi, malheureusement, peu de produits textiles sont labelisés bio-équitable. Il s’agit surtout de vêtements promotionnels, sacs en tissus, vêtements de travail, etc.

Pour résumer :

Si l’on souhaite se préoccuper uniquement du commerce équitable : Fair trade max Havelaar

Si l’on se préoccupe des composants chimiques : Ecolabel européen ou Oeko-Tex

Si on veut en plus du textile bio : GOTS ou Naturtextil

Si on veut en plus de la fibre recyclée ou renouvelable : Ecocert Textile

Etle top moumoute, la crème de la créme : Bio Équitable