Parmi les reprises, John Mayall reste un infatigable découvreur ou relanceur de talents, reprenant par exemple « Speak of the Devil » de Sonny Landreth, musicien de blues actuel, ou des classiques comme « That’s all right » de Jimmy Rogers (à ne pas confondre avec le premier enregistrement d’Elvis Presley) ou encore Floodin’ in California d’Albert King, que John Mayall a beaucoup repris au courant de sa carrière. Cette reprise donne un bon aperçu du style Albert King, teinté de soul et moins classique, dans sa forme comme dans ses improvisations.
Sur le plan des compositions, Mayall a un peu cessé ses expérimentations passées, créant des blues plus classiques dans l’écriture, mais pas inintéressants ! Le titre « A special Life » est basé sur une grille de blues classique, mais la ligne mélodique y est particulièrement réussie. Avec son contrechant à l’harmonica, ce blues plutôt lent dévoile avec douceur une certaine sensualité, contrastant avec d’autres titres plus rythmés. Une autre composition « Heartache » est d’inspiration plus latine dans son écriture. Ce n’est pas rare, mais la structure traditionnelle du blues est variée par un balancement entre deux accords.
Ce n’est guère étonnant de constater que le parrain du blues John Mayall maîtrise son affaire, entre reprises de bluesmen et compositions personnelles. Ce nouvel opus, certes plus classique dans ses arrangements, reste une belle réussite et satisfera les fans de blues.