Attention, prière d'écouter ce disque dans le noir, seul ou à deux, et surtout dans le silence le plus absolu. Car cette musique réclame de l'attention, de s'y imprégner pleinement sous peine de passer à côté de son haut pouvoir émotif. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu une telle voix. Le genre de voix qui pourrait chanter le bottin et vous foutre malgré tout les larmes aux yeux. Daniel Knox, à ne pas confondre avec Chris Knox, le Néo-Zélandais dont l'univers musical foutraque et lo-fi est presque à l'opposé - est américain, a un physique de bûcheron - c'est lui, dessiné sur la pochette de l'album - et donc un coffre hors norme. Ce disque est son troisième. Il a aussi déjà travaillé avec David Lynch sur la bande originale de "Inland Empire" et Jarvis Cocker - excusez du peu. On pense évidemment à Scott Walker (en plus dépouillé), celui de la fin des années 60, quand
sa musique s'adressait encore au commun des mortels.
La musique de
Daniel Knox, où chaque son, chaque note, chaque intonation est pesée, est
de celles qui obligent l'auditeur à s'impliquer. Ceux qui voudront, pourront et sauront le faire auront gagné un beau
compagnon. "You Can't Win" nous dit-il pourtant dès les premières notes du bouleversant "Blue Car", presque vaincu d'avance. A vous de voir. Pour
ma part, la cause est entendue : magnifique.
Clip de "Blue Car" :
Clip de "Don't Touch Me" :