Le cinéma. Il y a eu une première fois. Une première fois où quelqu’un a pu dire : « Je suis allé au cinéma. » Parce qu’avant, on ne le pouvait pas. Avant, il y avait des images animées. Il y avait des dispositifs qui permettaient de les regarder. Mais pas ensemble, dans une même salle, sur un écran. C’est ça, l’invention des frères Lumière. Et l’exposition le montre bien et nous en met plein les yeux. Ce qui précède et ce qui arrive avec le Salon indien du Grand Café où s'est déroulée la première projection collective. Les films présentés dans cette exposition sont aussi très intéressants parce qu’ils donnent des indications précieuses sur l’art cinématographique : le cadrage, la position de la caméra, la narration, le mouvement, etc. Et nous suivons également l’histoire d’une famille (j’ai souvent pensé à Renoir et ses enfants), deux frères qui décident de travailler ensemble, qui cherchent et expérimentent en famille, avec leurs proches, et savent très vite organiser leur entreprise : liberté dans la création, contrôle dans la diffusion. À présent, je sais où est la Rue du Premier Film, et je sais qu’un jour, pour la première fois, quelqu’un a pu dire : « Je suis allé au cinéma ». J’y penserai la prochaine fois.
Les frères Lumière ont offert le monde au monde.