Les Tudors

Publié le 12 juin 2015 par Pralinerie @Pralinerie
Je ne vous parlerai pas ici de la série fameuse mais de l'exposition du Musée du Luxembourg sur cette célèbre dynastie anglaise.  Cette petite exposition suit un déroulement chronologique et nous introduit plus aux personnages du temps qu'à ses productions artistiques à proprement parler. Au programme ? Des portraits, quelques livres, des objets... et la légende des Tudors. 1485, Henry VII met fin à la Guerre des Deux-Roses et unit les maisons ennemies de York et de Lancaster. La rose rouge et la rose blanche ornent vêtements et objets. Fondateur de la dynastie, il amorce un renouveau artistique fastueux comme en témoigne la riche chape de Stonyhurst. Son fils Henry VIII, le fameux Barbe-bleu anglais, lui succède. On retient de lui ses six femmes, qui ont plutôt mal fini. Si elles n'ont pas toutes été portraiturées lors de son règne, elles n'en n'ont pas moins inspiré les artistes des siècles suivants qui s'efforcèrent de les imaginer. Quelques portraits cependant ont été conservés... et un charmant sifflet d'Anne Boleyn offert par le souverain. Un pendentif pour mieux la siffler ? Quelques mots sur les relations avec François Ie, sur la rupture avec Rome... et l'on passe à Edouard VI avant d’enchaîner sur Marie la sanglante et Elisabeth Ie, la reine vierge. La diabolisation de la première est assez peu perceptible dans les œuvres exposées ; par contre, Elisabeth apparaît bien comme une souveraine austère, éternellement jeune, au corps entièrement dissimulée par des vêtements d'apparats tellement fouillés qu'ils en deviennent décoratif. Ce qui prime, c'est un visage, toujours le même, et des attributs royaux. L'exposition se clôt sur la légende des Tudors : au XIXe siècle, ils sont à la mode en France. Les romantiques portent leurs intrigues sur les planches et diffusent à leur tour une image de cette dynastie.  Il est intéressant de lire dans cette exposition la façon dont le souverain impose son image : il la diffuse, la rend visible, comme pour mieux affirmer sa puissance. L'autre point qui a retenu mon attention, c'est la mise en lumière d'un art anglais de la Renaissance que l'on connait assez mal en France. Ce qui m'a plus gênée, c'est l'aspect "survol" de l'expo : on passe très rapidement d'un règne à l'autre, sans trop entrer dans le détail de la création artistique, encore moins dans celui des événements du règne. Ce focus sur la communication politique des Tudors par le portrait est bien mené mais j'aurais souhaité plus de détails, mieux connaitre le contexte, etc. Au boulot !