Cependant, le secteur industriel est lui-même fortement dépendant des matières premières, puisqu’il repose essentiellement sur l’exploitation des ressources minières, notamment fer et aluminium, et dispose également d’importantes réserves pétrolières. Les secteurs du textile, de l’aéronautique, de la pharmacie, de la sidérurgie et de l’automobile contribuent également à la diversification sectorielle du pays. Autres articles
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L’arrivée du nouveau gouvernement, renforcé par un ministre de l’économie compétent et déterminé à sortir le pays de l’ornière, est un espoir pour cette nation. Il est décidé à ne plus intervenir sur les devises pour soutenir le Réal, afin de préserver les réserves de changes et laisser l’ajustement se produire naturellement. Mais le bilan reste médiocre : Inflation à 7%, déficit public proche de 6%, taux court terme à 13,25%, balance des comptes courants à -4,20% du PIB représentant 91 milliards de dollars de déficit et balance des revenus déficitaire de 40 milliards de dollars. Et la balance brésilienne commence à gronder.
La balance des paiements est constituée essentiellement de deux postes : la balance des biens et des services (-91 milliards de dollars) majorée des flux de capitaux (+97 milliards). Le premier poste relève de l’activité propre du pays, le second des investisseurs internationaux plus volatiles et moins contrôlables. Le souci est que la balance des paiements n’est équilibrée que par les flux de capitaux, ce qui traduit l’état de dégradation du pays. En parallèle, la balance commerciale est dans le rouge de 40 milliards de dollars pour la première fois depuis 13 ans et l’ambiance générale peu rassurante a également provoqué un retrait de capitaux de 40 milliards, dû aux rapatriements massifs de bénéfices et dividendes. Alors comment sortir de l’impasse quand votre économie s’appuie sur trop peu de pays à l’export et sur quelques secteurs eux-mêmes dépendants de facteurs exogènes tels que la météo ? L’équation n’est pas simple mais elle est solutionnable, car le potentiel démographique, naturel et économique, même s’il est fragilisé aujourd’hui par une diversification réelle mais encore insuffisante, ne doit pas être sous-estimé. En effet, les investisseurs « économiques », c’est-à-dire ceux qui s’implantent et apportent de l’emploi durable ne s’y trompent pas et continuent d’investir dans cette économie, car ils ont une vision long terme et comprennent bien les enjeux de demain.
Pour s’en convaincre, il faut observer que le montant des investissements directs étrangers dépasse les 40 milliards de dollars. Ceci est à nos yeux la preuve du potentiel de redéploiement d’un tel pays. Alors, si le moment opportun pour revenir sur le Brésil ne sera pas encore en vue au cours des 12 prochains mois, il semble se rapprocher. Le Brésil est à la croisée des chemins, entre les court-termistes qui se sauvent et les visionnaires qui comprennent bien l’intérêt économique qu’une telle nation représente, sur un continent d’avenir et en pleine reconfiguration.
A propos de l'auteur : Daniel Gerino est président et directeur de la gestion de Carlton Sélection. stratégiste d'Intersélection. Il est également économiste et membre diplômé de l’Institut des Actuaires Français.