On m’avait dit que cet album était magique. J’ai enfoncé mes écouteurs, lançé Tomorrow Will Be Beautiful le premier album de la petite prodige anglaise Flo Morrissey, puis j’ai fermé les yeux et écouté.
33°, chaleur oppressante, l’eau turquoise d’une piscine, une légère brise vient rafraîchir les corps allongés nonchalamment. Le clapotis les bercent. Des furins tintent harmonieusement au gré du vent. Cette indolence, je ne la perçois qu’avec ce premier petit bijou folk dans mes oreilles. Joli minois blasé à la Béart, grands yeux bleus, serre-cou, veste à franges, dentelle, voilà Flo Morrissey. D’abord ce timbre pur et clair de soprane bien assumée. Justesse parfaite et lyrisme assuré, la jeune femme a pris des cours de chant quand elle était petite. Une pureté vocale comme on en a peu entendu ces derniers temps. C’est à la fois langoureux et précieux. Bien sûr on pense à Lana del Rey, mais en juste, et maîtrisé. Une charite larguée dans le monde moderne.
À cette voix, piano, guitare, cordes et petits accessoires de percussions discrets viennent agrémenter gracieusement chacun des 10 titres de l’album. Mélancolie des accompagnement qui viennent tel un bercement porter la voix de Flo et la mettre en valeur. Passion et relations amoureuse dans les textes, remords (Bertrayed, If You Can’t Love This All Goes Away) sagesse (Pages of Gold, Why), confessions amusées (I Only Like His Hat Not Him) et oniriques (Sleeplessly Dreaming). Tout est extrêmement sage, tout est extrêmement beau. On a là un petit crève-cœur folk .
On, ne s’est pas trompé.
Flo Morrissey sera en concert le 24 juin au Point Éphémère avant de partir à Glastonbury.