Non, ce n'est pas un article sur un mauvais film autour du mythe qu'est la prison d'Alcatraz ni un article historique.
Comme c'est un blog de sportifs amateurs blessés, tant physiquement que dans leur orgueil, je vais vous parler de sport. De triathlon plus précisément.
Il y a certaines courses que je rêve de faire. Le rêve tient tant aux objectifs de temps que de lieux uniques en leur genre.
Par exemple, mes objectifs rêvés (mais probablement pas réalisables) sont: un half ironman en moins de 5h, le Norseman avec LE T-shirt noir à l'arrivée (seuls les triathlètes peuvent comprendre, et ceux qui ont vu le Intérieur Sport consacré à cette course) - course que je ne ferai jamais car je n'aurai jamais le temps de la préparer comme il se doit, sauf peut être à 45 ans, et un Ironman pour entrer dans la légende des hommes de fer.
D'autres courses atypiques me plaisent beaucoup. Je crois que l' " atypique " me caractérise pas trop mal.
Je me suis trouvé, il y a 3 ans déjà, une petite course bien sympa: clic. Il s'agit de l' " Escape From Alcatraz Triathlon" . Comme son nom l'indique, il s'agit d'un triathlon. Ce n'était pas bien dur à deviner. Sa particularité, comme son titre le laisse penser, c'est que le départ est donné (d'un ferry) au pied de la prison mythique d'Alcatraz. Cette course, dont la dernière édition a eu lieu le weekend dernier, vient de fêter ses 35 ans. Comme moi. C'est un signe.
Pour la partie natation, 1,5 miles quand même (plus de 2,4km), il va s'agir de nager dans la baie de San Francisco.
Idyllique? Pas vraiment. Outre une eau à 55°F (donc à peine plus de 12°C...), vous allez devoir lutter contre 1) le courant, très important dans la baie de San Francisco vu les milliers de mètres cube d'eau qui arrivent des collines, 2) les éventuels navires (il s'agit de la 4ème voie la plus naviguée aux US, mais a priori le traffic sera fermé pendant la course, quand même), 3) les 2.000 autres fous concurrents pires que des requins. D'ailleurs, il est possible d'en croiser. Des requins. Mais pas les méchants qui mangent des surfers parce que c'est aussi la crise pour les requins. Non, plutôt des otaries ou animaux dans le genre, pas bien méchants et qui restent bien cachés sous l'eau sans vous emmerder. Enfin, normalement...
Man, n'aies pas peur, tu peux toi aussi venir avec moi dans cette aventure. Pour t'aider et te rassurer, voici quelques conseils d'un triathlète local: clic. Pour la faire courte: il ne faut pas viser le point d'arrivée, au risque de dériver méchamment au loin. Il faut plutôt nager en face de soi, le courant vous ammènera de lui-même vers le point de sortie de l'eau (en " L " par rapport au départ, cf. le plan de course natation ce sera plus parlant que mes propos incohérents).
escape from alcatrazD'ailleurs, Man, tu n'as pas à avoir peur, car si tu ne tiens pas la limite d'1h pour terminer la natation, les ricains sont sympas, ils repêchent les noyés qui n'auront pas fini et ls ramène sur le bord de la rive. Tu auras même le droit de continuer la course, ce n'est pas éliminatoire!
Après avoir risqué votre vie, vous avez le droit de courir presque 1km, pieds nus, avec la combinaison néoprène, le bonnet et les lunettes de natation. C'est cadeau. Tout ça uniquement pour rejoindre le parc à vélo. Idéal cela dit pour se chauffer avant les 18 miles de vélo (soit 29km donc) dans les rues pentues de SF. Du bonheur en barre.
Après avoir eu les jambes coupées et cassées par le parcours, vous pourrez alors attaquer, le souffle court, la course à pied et ses 8 miles (soit 13km) tous aussi traîtres que le vélo.
Pour une petite idée du dénivelé vélo et CàP: 2012CourseElevation_pdf
Outre la difficulté du parcours, tant natation que vélo et course à pied, le temps peut jouer aussi. La baie de San Francisco est connue pour ses brouillards. Sans compter sur la pluie qui pourrait rendre intéressante (ou/ et dangereuse) la course vélo. Bref, autant cumuler toutes les difficultés en une seule course tant qu'à faire!
Allez, quelques photos de l'édition 2014 ici. Et celles de 2015 toutes fraiches ici. Admirez le départ du ferry, la brume ambiante, la masse des compétiteurs, le courant que l'on devine aux tourbillons et à l'agitation de l'eau. Admirez les pentes raides sur la partie vélo. Et dire que certains ont pris des roues lenticulaires, je n'aurais pas pris ce risque (de toutes façons, je n'ai pas de roue lenticulaire, ni les moyens de m'en offrir). Admirez les raidillons en course à pied, la partie dans le sable. Cela donne envie, non?
Et tout ça pour quoi? Pour le plaisir! Le plaisir de se faire mal, le plaisir de se dépasser, le plaisir de profiter d'une course unique au monde, le plaisir de découvrir une ville de la plus belle des manières: en faisant du sport.Et bien, je ne sais pas si je suis con ou fou, mais je rêve de faire cette course unique en son genre. Il ne me reste plus qu'à m'inscrire à la loterie pour pouvoir être tiré au sort pour faire partie des fous joyeux élus. Ce serait top. A mettre dans mon beau calendrier de compétitions 2016. En attendant que Man me dise que je devrais faire un billet pour raconter mon calvaire ma course.