Je suis déjà allée dans des musées. J’aime découvrir de nouvelles choses, avoir de bons moments et suis passionnée par le design. Mais la semaine passée, j’ai fait pour une première fois une visite blogueurs au musée des beaux-arts de Lyon sur le thème « Dix ans d’acquisitions – Dix ans de passions ». Tout un programme !
Petites explications lors de la visite – crédits Laurence Bidaux-Dubois
Belle découverte pour la novice que je suis! Une visite au pas de course (1 heure seulement pour retracer les dix dernières années de la politique d’acquisition du musée) derrière le conférencier et accompagné du très sympa Stéphane Degroisse, chargé du site internet des nouveaux média du musée et ainsi que de quelques blogueurs (François Boutard du blog Art, Design Tendances et Maud de Phénomène de Maud). Le musée est étonnamment rempli d’œuvres qu’on courrait voir bêtement loin bien plus loin, Paris, New York ou où sais-je, alors qu’à Lyon, chez nous les gones, des bijoux sont à notre disposition pour 7€ le billet, prix fort car pour les – de 26 c’est free!
Le musée ne possède donc pas moins de 580 œuvres dont 200 sont exposées de manière permanente. Grand privilège de la visite, on nous a présenté en avant -première dans le cabinet d’étude un » Corneille de la Haye devenu Corneille de Lyon », peintre du roi du XVIème siècle, œuvre grandiose (mais pas par la taille env. 24 x 18 cm ) représentant un bourgeois ou un marchand lyonnais. Le tableau en cours d’acquisition ne pourra pas être exposé au grand public avant sa complète acquisition, espérée pour la future exposition Renaissance au mois d’octobre. Évaluée à 570 000€, l’œuvre en est à 78% de sa valeur récoltée à ce jour par contribution publique.
Dans cette jolie bibliothèque d’études, au-delà du fait de pouvoir profiter de ce petit plaisir avant tout le monde, j’ai aussi appris que les arts graphiques, dessins, aquarelles, etc. nécessitaient 3 ans ( !) d’ombre pour pouvoir profiter d’ une exposition maximale de 3 mois ( !). Cette salle d’étude est donc remplie de petites étagères à tiroirs protecteurs.
Les fameuses étagères à tiroir protecteur – crédits Laurence Bidaux-Dubois
Nous avons ainsi parcouru l’ensemble du musée. La visite s’effectue de façon chronologique assez classique, de l’Égypte Antique, à la période Romaine, aux différents arts graphiques au fil des siècles d’une grande diversité. Antiquités, objets d’arts médaillers, émaux, peintures et sculptures au travers des siècles sont donc bien représentés et ponctués par ce fil conducteur que sont les dernières acquisitions depuis 10 ans. Thème qui permet de valoriser le rôle de conservation et de recherche propre à nos musées et leur mode de fonctionnement. La politique d’acquisition pour enrichir les collections passe donc par l’achat (budget de la ville de Lyon) après validation d’une commission scientifique, et comme les subventions de l’Etat sont de plus en plus restreintes, le message est clair.il faut donc compter sur les recettes des visites mais de plus en plus sur les dons et sur les mécènes… Pour la signalétique, tous les modes d’acquisition de ces œuvres sont précisés par un code couleur : les dons , les legs, les dépôts ou plus rarement les dations (depuis Malraux, il est possible de régler certains impôts par remise à l’Etat d’ œuvre de collection) .
Don – crédits : Laurence Bidaux-Dubois
A Lyon, les principaux mécènes sont donc Le Club du musée Saint Pierre (16 entreprises), le cercle Poussin ( 120 mécènes) et l’association des Amis du musée . La collection lyonnaise, très étendue, ne se cantonne pas aux artistes lyonnais – tout aussi importants et mis en avant que les autres – mais contient aussi des Ingres (achat de 2013) , Picasso, Monet, Cézanne (très récente acquisition de 2015 « Les peupliers », dépôt du musée d’Orsay), Soulages, Auguste Morizot, Jacques Stella, Fragonard, Puvis de Chavannes, pour les plus connus, mais j’en oublie tant !
Don – crédits : Laurence Bidaux-Dubois
Notre visite se conclut après deux expos temporaires de Georges Adilon et Geneviève Asse (abstrait contemporain).
Enfin le fameux vidéo mapping sur sculptures d’Arnaud Pothier au sein de la chapelle animant telle la fête des lumières des formes statiques par un jeu de projection qui fera ainsi cligner un œil pourtant de marbre et qui nous ferait presque croire que la vie est bien présente derrière ces statues de pierre…