Une diminution de la compréhension du langage, un QI moindre et une diminution de la densité de la matière grise dans certaines zones du cerveau, sont les effets associés à l’anesthésie générale, par cette étude américaine, chez les enfants âgés de moins de 4 ans. Des conclusions présentées dans la revue Pediatrics qui confirment celles de précédentes études.
Plusieurs études ont déjà révélé des effets persistants de l’anesthésie générale sur le cerveau, chez l’enfant et chez l’animal, en particulier sur la mémoire. Ces données suggèrent ainsi que l’anesthésie générale dans la petite enfance peut altérer le souvenir plus tard dans la vie. Une étude a même suggéré que plusieurs expositions à l’anesthésie étaient associées à un risque accru de TDAH.
Les chercheurs de l’Hôpital pédiatrique de Cincinnati ont comparé les scores de 53 jeunes, âgés de 5 à 18 ans, sans antécédents de chirurgie et en bonne santé participant à une étude sur le développement du langage aux scores de 53 enfants de la même tranche d’âge qui avaient subi une chirurgie avant l’âge de 4 ans. Les chercheurs ont effectué une analyse approfondie des dossiers médicaux chirurgicaux et ont pris en compte les facteurs de confusion possibles sur la cognition et la structure du cerveau. Enfin, ils ont également tenu compte des types d’interventions subies et de la durée d’exposition aux anesthésiques.
Si les résultats des 106 enfants participants s’avèrent dans la norme, indépendamment de l’histoire chirurgicale, l’analyse montre que,
· les enfants exposés à l’anesthésie présentent des scores significativement plus faibles dans la compréhension orale et le Q.I.
· la perte possible est estimée à 5 ou 6 points de QI,
· ces moins bons résultats sont associés à une densité plus faible de matière grise dans le cortex occipital et le cervelet.
Les chercheurs, qui avaient précédemment publié des travaux révélant la mort généralisée de cellules, la suppression permanente de neurones et une déficience neurocognitive chez l’animal, après une exposition à l’anesthésie générale, souhaitent maintenant mieux comprendre dans quelle mesure les anesthésiques peuvent contribuer à des déficiences d’apprentissage afin d’améliorer la pratique pédiatrique. De nombreux anesthésiques sont actuellement testés, concluent les auteurs, qui présentent un potentiel prometteur pour réduire les effets nocifs des anesthésiques.
Source: Pediatrics June 8, 2015 doi: 10.1542/peds.2014-3526 Cognition and Brain Structure Following Early Childhood Surgery With Anesthesia
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