Docteur vétérinaire et épidémiologiste, l'auteur a longtemps travaillé sur les maladies communes à l'Homme et aux animaux pour en saisir les nombreux mécanismes. Aujourd'hui encore, il affirme que la biodiversité reste très mal comprise. " Nous commençons seulement à découvrir la richesse de nos relations avec le monde des microbes, indispensable à notre vie et à notre survie. Parler de cohabitation avec le monde animal impose d'évoquer la riche notion de symbiose. " Autrement dit, se situer à sa juste place : au milieu et non au-dessus des autres espèces. À l'heure où nombre d'entre elles disparaissent (les microorganismes pathogènes y compris), l'auteur rappelle que cette " perte contemporaine de la biodiversité n'est pas synonyme d'un monde " plus propre ". " Bien au contraire : elle pourrait transformer la Terre en " dernière Arche " sans destination pour l'accueillir.
Analyses d'épidémies, causes de réémergence, chaines de transmission et usage (ou non) des animaux en laboratoire, sont autant de pistes de réflexion que présente le dernier ouvrage de François Moutou, avec une pédagogie surprenante au vu de la complexité du sujet. Si l'Homme tient désormais le premier rôle sur Terre, il lui revient de considérer la biodiversité dans son vrai sens : " la nature, ni bonne ni mauvaise, mais foisonnante et belle, avec ses herbivores et ses carnivores, ses proies et ses prédateurs, ses naissances, ses malades et ses morts, serait alors, de par ses richesses et ses contradictions, emblématique de cette éthique nécessaire au maintien de la vie ". À l'image, somme toute, du bon fonctionnement de notre propre organisme.