Les personnes diabétiques de type 2 en surpoids vivent curieusement plus longtemps que les » diabétiques minces « . Ce paradoxe de l’obésité dans le diabète de type 2 qui vient s’ajouter à la même notion déjà suggérée sur le risque cardiovasculaire. Conclusions dans les Annals of Internal Medicine.
Le paradoxe de l’obésité a été évoqué dans de nombreuses études, pour décrire les phénomènes curieux, en particulier une meilleure défense et une meilleure survie en cas de maladies chroniques.
Certaines explications ont été avancées, comme une modification du système circulatoire, ou la prise de traitements documentés parfois comme préventifs contre plusieurs conditions. On peut ainsi rappeler cette étude, française, qui évoque les limites des effets néfastes de l’obésité sur le risque cardiovasculaire. L’étude montre qu’un tour de taille élevé augmente de 44% le risque de décès cardiaque, mais indépendamment de l’IMC.Auparavant d’autres études avaient également révélé ce paradoxe où l’obésité apparaît même comme un facteur de protection contre un pronostic cardiaque défavorable. En particulier une méta-analyse de 40 études portant, au total sur plus de 250.000 patients, publiée dans le Lancet en 2006, qui montre des patients atteints de maladie coronarienne avec un IMC faible présentent un risque relatif accru de mortalité cardiovasculaire et toute cause confondues, vs des sujets en surpoids avec IMC de 25 à 29,9 kg / m2.
Les chercheurs de l’University of Hull, de l’Imperial College London et de la Federico II University de Naples ont suivi durant plus de 10 ans plus de 10.000 adultes atteints de diabète de type 2, âgés en moyenne de 63 ans et avec un IMC moyen de 29 (surpoids). Les chercheurs ont regardé l’association entre l’indice de masse corporelle (IMC) et le risque d’événements cardiovasculaires comme la crise cardiaque et l’AVC, et de décès de toutes causes confondues. Ont été également pris en compte l’âge, la durée du diabète, la taille, le poids, la pression artérielle, les antécédents de tabagisme et d’autres maladies.
· Au cours du suivi, 35% des participants sont décédés, 9% ont eu une crise cardiaque, 7% un AVC et 6% ont développé une insuffisance cardiaque.
· Les participants en surpoids ou obèses (IMC> 25) encourent un risque significativement plus élevé de crise cardiaque ou d’insuffisance cardiaque et globalement de complications, que les personnes de poids normal,
· les participants obèses (IMC> 30), un risque d’AVC significativement augmenté.
Cependant, le risque de mortalité toutes causes confondues n’apparait pas augmenté en cas de surpoids ou d’obésité !
· Les personnes en surpoids présentent même une diminution du risque de mortalité par rapport aux personnes ayant un IMC normal (HR : 0,87),
· Alors que les participants, diabétiques, souffrant d’insuffisance pondérale voient leur risque de mortalité plus que multiplié par 2 (HR : 2,84).
Leur analyse constate ainsi que les personnes diabétiques obèses ont un risque réduit de 13% de décès à 10 ans vs les diabétiques ayant un IMC normal. Seul » hic « , un risque d’hospitalisation accru chez les diabétiques en surpoids. Il ne faudrait donc pas conclure trop vite que le surpoids peut être bénéfique en cas de diabète, cependant, ces nouvelles données suggèrent à nouveau un paradoxe de l’obésité.
Source:Annals of Internal Medicine May 5 2015doi:10.7326/M14-1551
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