L’idée m’avait déjà traversée l’esprit au lycée, lorsqu’on devait disserter pour finalement opiner à la question rhétorique posée. « Bah bien sûr » ou « Mais non » m’auraient évitée un cheminement philosophique pré-pubère fait de copies de citations d’auteurs que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam, mais que je trouvais bon de mettre en avant pour créditer mon devoir d’une aura intellectuelle. Lorsque j’écoute un album pour la première fois, que mon oreille accroche et que par le plus grand des hasards je dois en parler après, j’ai envie de faire mon ado. À la question : Peut-on affirmer que le dernier album de Of Monsters and Men est un bon album ? », ma réponse aurait été : « bah bien sûr banane ». C’est à ce moment là que tu te dirais « son */20 coeff’ 9 au Bac était finalement bien mérité ».
Partons de ce constat primordial finement déduit après 3 h de bachotage d’album : Beneath the Skin est album réussi. Pourquoi ?
Pour moi, il se positionne dans la continuité de My Head is an Animal, leur premier album qui m’avait entièrement conquise, de la première à la dernière chanson (franchement, Winter Sounds aurait eu sa place sur le 1er opus non ?). Beneath the Skin m’a fait exactement la même chose. Tu vas me prendre pour une folle, mais quand j’écoute cet album, j’ai ce sentiment que rien ne peut m’arriver. Je me retrouve emmitouflée dans un cocon protecteur et guérisseur. Un pansement magique qui viendrait panser les fissures et blessures intérieures. C’est une musique qui me touche profondément.
On reste dans de le registre pop-folk (indie dirait VEVO) même si cet album est clairement moins folk que le premier, avec des intrus plus rock, plus alternatives (Thousand Eyes) qui nous font basculer dans ce monde épique, ces sons pleins et ces résonances qui avaient marqué le public. Électrique et acoustique se fondent (Human). Les deux timbres de voix de Nanna et Ragnar se marient toujours aussi bien, et leurs lignes de chant à l’octave participent grandement à cette maturité du son. Ajoutons à cela les rythmiques mi-classiques (Slow Life), mi-tribales (Wolves Without Teeth, Crystal, Hunger), le piano/clavier, les cordes (Organs) et les cuivres, trompette en première ligne. Je vous passe le glock qui fait une apparition (Human). Sans oublier ces chœurs tantôt discrets tantôt éclatants qui viennent apporter le liant par le phrasé (Backyard). Enfin, tu ne seras pas étonné, si je te dis que les champs lexicaux des textes ont peu changé, fixés dans une impérissable dualité jour-nuit, terre-mer, animal-humain… en apparence. Le secret c’est que chacun peut s’y retrouver, parole de nous. Finalement, des petites douceurs cousines de Love Love Love sont glissées stratégiquement dans cet album (I Of the Storm, Organs) pour calmer un peu l’élan, et notre rythme cardiaque avec.
Vous l’aurez compris, ma conclusion est dithyrambique : oui, sans l’ombre d’un doute, Beneath the Skin est un très bon album.
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