Sorte de Davy Crockett Lillois, Wild Raccoon fait du rock garage en one-man-band, et ce, aussi sauvagement que ses influences revendiquées que sont les maîtres à penser Bordelais du duo Magnetix ou encore ceux d’outre-Atlantique tels King Khan & BBQ Show et les Thee Oh Sees de John Dwye. Faisant paraître le 15 juin prochain par le biais du label Parisien Howlin Banana Records – déjà présenté dans nos colonnes (lire) et responsable avec les derniers Volage (lire) ou Departure Kids de quelques coups de génie sans lubrifiant – son tout premier LP, intitulé Mount Break et savaté en une dizaine de compositions raturées de saturations et exhalant cette sueur exhumant les bons concerts, l’homme à queue de raton laveur ne tardera pas à cribler de ses ogives le soleil de notre été, soufflant aussi bien le chaud et froid avec de vraies fausses balades (Montreal Gets The Blues), de fausses vraies reprises – l’excellente True Love Will Find You In The End piquée à l’empereur anti-folk Daniel Johnston – et de véritablement vraies apocalypses soniques dont les délectables Wild Animal Rising et I said We Said We Said. Ajouté à ce qui précède que Wild Raccoon est capable d’écrire un morceau presque aussi long qu’un album de garage standard, l’increvable Fries N Chocolate et ses onze minutes, des pop-songs aussi crasses qu’addictives (To Build A Fire), ou d’éructer gaiement de belles cochonneries en guise de break (Weapon Of Love), on est pas loin de se dire qu’il vaut mieux parfois être seul que mal accompagné et que l’on est jamais mieux servi que par soi-même. Une ode perverse à l’individualisme en somme.