Ce qui est arrivé aux Kempinski d’Agnès Desarthe 4/5 (05-06-2015)
Ce qui est arrivé aux Kempinski (204 pages), paru le 2 mai 2014 aux Editions de l’Olivier, est disponible en version poche depuis le 21 mai 2015 aux Editions Points (192 pages).
L’histoire (éditeur) :
Mon âme, que vaut-elle ? Mon âme est une liste de courses, une déclaration d’impôts. Elle est corrompue par la fatigue de jours sans héroïsme. Qui parle ainsi ? Une femme à qui le diable a proposé un pacte. Mais le diable ferait bien de se méfier : dans le monde d’Agnès Desarthe, qui perd gagne, l’oubli est source de mémoire, les enfants engendrent leurs parents et le châtiment précède la faute.
Mon avis :
Ce qui est arrivé aux Kempinski est un recueil de nouvelles surprenant dans lequel Agnès Desarthe donne la parole à ses protagonistes, des hommes et des femmes ordinaires, dans des situations cocasses, étranges, tendres ou cyniques.
Elle nous projette dans 14 vies et, en quelques pages, elle arrive à nous immerger avec une facilité déconcertante dans 14 univers où notre imagination est joliment mise à profit. L’imaginaire et la fantaisie s’approchent sans cesse de la réalité laissant par moment une douce sensation d’égarement. On ne sait pas vraiment sur quel pied danser mais on se laisse prendre au jeu parce que la plume d’Agnès Desrthe est un vrai plaisir et parce que chaque début de récit exerce une espèce de pouvoir sur le lecteur. Captivé par cette femme qui tient absolument à faire son piano avant son cours pour ne pas déplaire à sa prof, par cette sexagénaire sur le point de sauter à l’élastique, par ce prof qui cherche désespérément son disciple, par cette femme qui rencontre un étrange oiseau, ou par celle qui doit gérer les obsèques de tonton Achille… et on se délecte de l’humour, de l’absurde, du fantastique, de la folie et de la tragédie que l’auteure a distillé dans chacun de ses récits.
Ce qui est arrivé aux Kempinski est un recueil riche à bien des niveaux, qui démontre le talent d’inventivité d’Agnès Desarthe . Même si c’est un livre d’une grande qualité narrative, il est davantage à conseiller aux amoureux du genre parce que la concision rend l’empathie plus difficile et que les chutes n’en sont pas toujours (mais réservent par contre de vraies surprises).
En bref : Ce qui est arrivé aux Kempinski regroupe 14 nouvelles où la réalité flirte avec le rêve et où la gravité laisse parfois la place à la légèreté. C’est bon, on en redemanderait même !
Mon avis sur la nouvelle L’Homme à la tête de hibou