Le Printemps des Comédiens est une association présidée par Jean-Claude Carrière. Il a été créé à l'initiative du Conseil général de l'Hérault en 1987. Il est dirigé par Jean Varela. Chaque année au mois de juin, dans les domaines du théâtre et du spectacle vivant, il accueille entre vingt et vingt cinq spectacles et plus de 40 000 spectateurs payants.
Les spectacles de la première semaine
NOBODY
Falk Richter / Cyril Teste / Collectif MxM
Qui avait vu Nobody au Printemps 2013 avait aussitôt mis en marche la machine du bouche-à-oreille : courez-y ! Cette performance jouée, filmée, montée, retransmise en direct depuis les bureaux du Festival, entre photocopieuse et machine à café, était non seulement neuve mais décapante, passionnante, enthousiasmante, n'ayons pas peur des adjectifs.
Y contribuaient une troupe de jeunes comédiens étonnants de vérité mais aussi un texte de l'allemand Falk Richter qui n'en finit pas de résonner tant il en dit long sur la brutalité du monde de l'entreprise. Il résonne d'autant plus que le Printemps a souhaité remettre Nobody à l'affiche.
En version scénique, cette fois. Du moins si l'on peut appeler version scénique cette entreprise où le spectateur sera face à un écran et une baie vitrée. Derrière la baie, il verra ce que, installé face aux bureaux du Printemps, il n'a pas vu en 2013 : les acteurs en chair et en os -seule leur silhouette apparaissait au hasard d'une fenêtre-, le film en train de se faire, les cadreurs, les monteurs, les preneurs de son... 28 personnes au total dans une performance qui prend au théâtre son immédiateté et au cinéma sa faculté de serrer un visage quand c'est nécessaire.
Ce produit hybride a tellement séduit -le film est toujours projeté un peu partout- que ce Nobody saison 2, partira ensuite pour une longue tournée. Plus besoin de machine du bouche-à-oreille...
La création est en mouvement !
Rencontre avec Cyril Teste le 11 juin à l'issue du spectacle, au Théâtre d'O.
Comment traduire la question humaine au sein de l'entreprise ? C'est l'enjeu que le Collectif MxM et la compagnie la Carte blanche se sont donné pour mettre en lumière les préoccupations et les questionnements de l'auteur berlinois Falk Richter.
tarif plein : 18 €
tarif reduit : 15 €
tarif jeune : 8 €
d.e. : 11 €
spectacle " lune "
LE DIBOUK OU ENTRE DEUX MONDES
S. An-Ski / Benjamin Lazar / Louise Moaty
Spectacle en Français
salle numérotée
C'est un monde que cette pièce. Un monde mort, pourrait-on croire. Celui d'un temps où, tâchant d'oublier les récurrents pogromes, des villages juifs vivaient encore dans l'empire des Tsars. On y parlait yiddish, on y jouait une musique entre toutes reconnaissable, on y pratiquait, loin, si loin de la Terre Promise, une religion que le XXème siècle naissant n'avait pas encore eu l'idée d'anéantir. Et son peuple avec elle. Oui, Le Dibbouk exerce d'abord sur le spectateur la fascination de ce qui n'est plus. Mais la pièce de An-Ski, pieux conservateur de la mémoire de son peuple, n'est pas que d'un temps et d'un lieu, elle n'est pas, 95 ans après sa création, un simple objet d'ethnologie théâtrale. Elle brasse, sous les coutumes, les notes, les croyances, les thèmes universels : l'amour, la mort, l'au-delà... "Le destin amoureux tragique de Roméo et Juliette doublé d'une dimension fantastique", dit le metteur en scène Benjamin Lazar.
C'est ce qui fait le prix de cette œuvre où la musique pèse souvent du même poids que les mots. Où les mots eux-mêmes -les dix comédiens, les cinq musiciens parlent surtout français, mais aussi russe, yiddish, hébreu (bien sûr surtitrés en français)- deviennent musique. Et il faut, pour monter aujourd'hui Le Dibbouk, ne pas craindre de se frotter à cette polyphonie immémoriale.
Le Dibbouk, c'est un esprit qui prend possession d'un corps. Envoûtement auquel le spectateur n'échappe pas...
Rencontre avec Louise Moaty et Benjamin Lazar, le 11 juin à l'issue du spectacle, au Théâtre Jean-Claude Carrière.
Comment faire entendre les voix d'un monde perdu à travers une histoire de possession et d'exorcisme écrite en 1920 ? Le théâtre est notre mémoire toujours recommencée.
Rencontre co-animée par Monica Zerbib (radio Aviva) et Gérard Lieber
www.maisondelaculture-amiens.comtarif plein : 31 €
tarif reduit : 26 €
tarif jeune : 8 €
d.e. : 12 €
spectacle " lune "
BIZARAZAR, CABARET BAL LOUFOQUE
Martine Leroy / Centre des Arts du Cirque Balthazar
25 ans
Bizarre, vous avez dit bizarre ? Ah c'est qu'on n'a pas 25 ans tous les ans. Et que, pour la circonstance, on peut se lâcher un peu. Alors Balthazar se lâche : des lustres que le Centre des arts du cirque de Montpellier -un des cinq en France qui prépare à l'entrée dans les circuits professionnels- accompagne le Printemps des Comédiens. Des lustres que des générations d'élèves rappellent au public ce que peuvent être les arts circassiens : poétiques et virtuoses, loufoques et millimétrés... Des élèves d'un tel niveau que 250 d'entre eux, passés par Balthazar, travaillent aujourd'hui un peu partout dans les cirques du monde. C'est dire que pour ce 25ème anniversaire, le Centre entend faire la fête. Cabaret, est-il écrit, quelque part, dans le titre. Et c'est cela, en effet : un cabaret où des êtres imprévisibles attendent on ne sait quoi sur un coin de comptoir. Tous irrémédiablement loufoques, comme le promet aussi le titre. Et tous soudainement légers, virevoltants. Les Arts du Cirque, quoi. Et même avec des majuscules. JV
Le spectacle (note d'intention) :
Se sentir exister ...
Bouger. Tracer. Faire du bruit. Etre original. Bizarre. Excentrique. Loufoque. Perché.
Au coin du bar BiZARaZAR, se croisent des hurluberlus de tout poil ... L'endroit est aussi étrange que ceux qui passent par là.
Mais de quel chantier intérieur chacun est-il l'objet ?
Au hasard de la vie, soudain quelque chose doit surgir ... un acte, une joie, une liberté, une folie.
Déjà 25 ans que Balthaz' se marre ... dansons maintenant !
La formation professionnelle :
En mettant son corps en jeu pour partager un monde de sensations immédiates, l'artiste de cirque se risque au présent et c'est par sa créativité qu'il nous ouvre à une corporalité inédite qui fait sens.
Les stagiaires de la formation professionnelle vont rassembler leurs recherches sous forme de numéros en solo, duo ou collectif, accompagnés de l'équipe artistique, pour vivre une expérience de création, aventure artistique au cœur du projet pédagogique du Centre des arts du cirque Balthazar.
[email protected]
tarif plein : 10 €
tarif reduit : 7 €
tarif jeune : 5 €
d.e. : 7 €
spectacle " lune "
Il y a chez Marius, compagnie belge comme son nom l'indique, mille choses qu'on aime. Sa crânerie à s'emparer du répertoire français, sa joyeuse décontraction pour en bousculer les habitudes, sa fraîcheur que les années n'entament pas... Mais ce que le Printemps des Comédiens aime par-dessus tout chez Marius, c'est son goût pour le jeu en plein air.
Car, pour un festival dont l'écrin est un des plus beaux parcs de la région, le théâtre au cœur d'une nuit d'été est une expérience sans pareille. Et tant pis pour les bruits lointains, les vents frisquets, les oiseaux tapageurs... Or nos amis belges n'aiment rien tant que cette fragile magie du théâtre hors les murs. Quatre tréteaux, une échelle, de (très) beaux costumes et hop, voilà Figaro qui va surgir sous les micocouliers.
Car c'est à Figaro que Marius cette fois se collette. En 2007, on avait adoré leur façon de prendre à l'abordage la trilogie de Pagnol, texte gravé dans le marbre par Raimu et consorts. Figaro n'est pas une moins mince affaire : monument national, porteur des germes de la Révolution sous l'apparente légèreté du propos, musicalement sanctifié par Mozart et Rossini, il faut de l'aplomb pour investir les deux pièces de Beaumarchais et n'en faire qu'un spectacle. Mais d'aplomb, on l'a dit, Marius n'en manque pas. Ni d'entrain, ni de joie de jouer. Quatre heures d'un spectacle (avec un repas en entracte) qui a la grâce de Mozart et l'allégresse de Rossini.
tarif plein : 28 €
tarif reduit : 25 €
tarif jeune : 20 €
d.e. : 21 €
(ces tarifs comprennent le repas à 10 €)
Spectacle hors abonnement
L'OISEAU VERT
Carlo Gozzi / Agathe Mélinand / Laurent Pelly
www.tnt-cite.com/ Il y a tant de sortilèges, tant de personnages, tant de folie dans L'Oiseau Vert... Il y a tant de récits qui se superposent, tant de sentiments qui s'entrecroisent, tant de destins qui se contrarient... Ce n'est pas pour rien que Carlo Gozzi fut le contemporain et le rival de Goldoni dans cette Venise des dernières fêtes : il y a sans doute de l'étourdissement des masques dans cette ronde féérique où Laurent Pelly, metteur en scène de la nouvelle traduction d'Agathe Mélinand, voit autant de génie, de fantaisie que dans les comédies shakespeariennes.
Fantaisie, certes mais aussi conte philosophique, voyage initiatique, récit picaresque où l'on croise une reine sanguinaire, un roi dépressif, des statues qui parlent, une charcutière dépassée par les événements, une reine répudiée jetée dans le trou d'un évier et ravitaillée, pendant quelques lustres, par un mystérieux et spéléologue oiseau vert...
Alors la mise en scène ne se privera d'aucune machinerie pour installer cet univers sur la scène de l'amphithéâtre, comme jadis l'opéra baroque pour faire descendre Jupiter des cintres. Mais elle se privera moins encore d'un texte qui est comme un feu d'artifices sur la lagune : éblouissant et multiforme, parfois noble, parfois abrupt, toujours drôle et définitivement enchanteur...
L'Oiseau vert, spectacle chatoyant...
178, rue de la Carriérasse - 34090 Montpellier
Tél. : 0800 200 165 - appel gratuit depuis un poste fixe
Rencontre avec Laurent Pelly et l'équipe artistique, le 13 juin à 19h, sous chapiteau à la Pinède.
Carlo Gozzi invente en 1765 une pièce extravagante qui croise la féérie, la commedia dell'arte et la fable philosophique, il faut bien du talent pour traduire ce texte plein de surprises et pour mettre en scène ce "monstre" séduisant.
tarif plein : 24 €
tarif reduit : 20 €
tarif jeune : 8 €
d.e. : 12 €
spectacle " lune "