L’épée d’Ardenois (T4) Nuhy

Publié le 10 juin 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « L’épée d’Ardenois (T4) »

Scénario et dessin de Willem

Public conseillé : tout public

Style : Médiéval fantastique
Paru aux éditions Paquet, le 3 juin 2015, 64 pages, 14 euros
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L’Histoire

L’hiver s’est installé sur les trois royaumes. Oddenbourg, la capitale du Bohan, est assiégé, pilonnée sous les projectiles enflammés des Vautres. La situation semble désespérée, et le roi Tancrète le jeune, suivant l’avis de ses conseillers décide de fuir. Par les souterrains, il existe un chemin qui permet de rejoindre la crypte de l’église Saint-Suavis, puis le bois du Roy. Mais la sortie doit être surveillée. Pour couvrir cette manoeuvre désespérée, le chevalier Arthus se propose. Il mène une attaque suicide sur le coté oposé, pour faire diversion.
La Fouine doit accompagner le Roy dans sa fuite pour lui servir de garde du corps. C’est Arthus qui a négocié cette option, pour la protéger de l’armée d’invasion…
Pendant ce temps, Garen, campant avec la troupe d’Herbeutagne, est attaqué. Il est temps que tout soit consommé…

Ce que j’en pense

Pour ce 4e et dernier opus de sa geste médiévale, Etienne Willem voit les choses en grand !
Dans le tome précédent déjà, tout partait à veau l’eau pour nos héros, et le retour du seigneur noir Nuhy semblait inéluctable. L’exposition de ce nouveau tome ne fait que confirmer les craintes. Loin de rassembler les trois royaumes sous la bannière d’un roi unique, les barrons se déchirent et Oddenbourg, capitale du Bohan, est en train de tomber. Tandis que le roi fuit, espérant un moment d’accalmie avant la bataille finalle, Garen semble plus isolé et fragile que jamais…
Reprenant le principe du “tout est perdu” avant un final épique, Willem pousse chacune de ses pièces dans ses retranchements. Plus sombre, plus dense, plus long que les précédents épisodes, il nous offre un final de grande tenue.
L’histoire des premiers tomes empruntaient beaucoup aux classiques de la littérature Fantasy. Comme dans “Le seigneur des anneaux” et “Harry Potter”, le retour du grand méchant, disparu dans une ancienne guerre, est la base d’un conflit dramatique. La survie du monde libre dépend d’un jeune innocent (hobbit, lapinou ou magicien), acteur principal d’une prédiction messianique. Pour finir, les forces en présence conspirent pour s’opposer ou s’allier à la venue du nouveau Maître…

Depuis le 3e tome, Willem s’éloigne de cette trame classique pour en épouser une autre plus complexe. Faisant son mini “Game of Thrones”, il développe ses trois royaumes qui se déchirent. Complots, alliances, désunions, Willem le joue finement. Très étonnant pour une série à priori revendiqué jeunesse, il monte son niveau d’exigence, sans oublier le spectaculaire.
Assumant son récit jusqu’à la lie, il finit comme il se doit par un final particulièrement spectaculaire et dramatique. Mais chut, je vous laisse apprécier…

Coté dessin, là aussi, Etienne Willem est amélioration constante. Pourtant, je ne me plaindrais pas de la série, qui dès le premier tome, plaçait sur un bon niveau. Difficile de ne pas penser aux « classiques » de Disney, grand époque, quand on regarde ses planches. « Merlin l’Enchanteur« , « Le livre de la Jungle » et bien entendu “Robin des bois” en tête. Cette référence, bien que toujours présente a tendance à se faire plus lointaine. Dans cet ultime épisode, le trait se fait plus précis, tout en restant expressif, et les couleurs plus sombres. En gros, son dessin s’adapte à la dramaturgie.
Toujours aussi fort, ses personnages prennent vie sous sa plume avec une expressivité folle, qui les rends immédiatement sympathiques ou affreux (c’est selon).

Pour résumer, voici un ultime épisode pour apprécier toute la dramaturgie et la complexité d’une saga médiévale, matinée de “Game of Thrones”, “Harry Potter”, “Le seigneur des Anneaux” et “Robin des bois”… C’est toute la variété, remarquablement mis en image, dont est capable ce magicien du dessin.



Cet article fait parti de « La BD de la semaine », hébergé chez Stephie, cette semaine.