Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé des caméras vidéo infrarouges pour faire des enregistrements de nuit de 101 nourrissons, âgés de 5 semaines à 3 mois, un âge auquel les parents commencent à espérer que leur bébé va commencer à dormir un peu mieux la nuit. Les vidéos ont ensuite été analysées pour déterminer les changements intervenus durant le sommeil et l’éveil, et analyser les comportements des petits lors des réveils dont la capacité à se réinstaller de manière autonome dans le sommeil, sans intervention parents. Ces données vidéo ont également été rapprochées de témoignages de parents sur le sommeil des enfants.
· La progression la plus évidente, au fil du temps, est évidemment l’augmentation de la durée des périodes de sommeil, d’un peu plus de 2 heures en moyenne à 5 semaines à, en moyenne, 3,5 heures à 3 mois.
· Seuls 10% des nourrissons vont dormir sans interruption 5 heures ou plus à 5 semaines,
· 45% à l’âge de 3 mois.
· A 2 ans, environ 25% des nourrissons se réveillent et se rendorment d’eux-mêmes sans intervention des parents et cela au moins une fois pendant la nuit. Ces enfants se rendorment en général sans pleurer-ou presque.
· Cette capacité, lorsqu’elle est déjà développée à 5 semaines annonce un sommeil prolongé à l’âge de 3 mois, expliquentles chercheurs : Ainsi, 67% des nourrissons qui se sont rendormis par eux-mêmes à 5 semaines, parviennent à dormir plus de 5 heures d’affilée à 3 mois.
Sucer ses doigts, un signe d’autorégulation : Les nourrissons qui dorment durant de plus longues durées sans se réveiller ont également tendance à sucer leurs doigts ou le bout des mains, une stratégie d’autorégulation qui va les aider à amorcer ou à maintenir le sommeil.
L’allaitement joue-t-il sur la durée de sommeil ? Si de précédentes études ont suggéré que les nourrissons allaités se réveillent plus fréquemment la nuit pour satisfaire un besoin de lait à la demande, l’étude ne constate ici aucune différence dans l’auto-capacité à se rendormir ou la durée de sommeil chez les nourrissons nourris au lait maternel ou maternisé.
Se réveiller et pleurer la nuit est la manifestation la plus commune de problèmes de sommeil chez le nourrisson et une cause majeure d’épuisement, de fatigue et de divorce même pour les parents. Pouvoir prédire les progrès du sommeil de l’enfant en termes de capacité d’autogestion et de durée est donc important. D’autant que ce que les parents considèrent comme » faire sa nuit » signifie, dans la réalité, que l’enfant est capable de » dormir durant une période suffisamment longue » ou a la capacité de se rendormir seul en cas de réveil. Or cette étude montre que certains nourrissons développent cette capacité dès les 3 premiers mois de vie. Reste à mieux comprendre comment les facteurs environnementaux et le comportement des parents peut favoriser ces processus comportementaux, concluent les auteurs, qui » ne prennent pas parti « .
Enfin, peut-on ou faut-il laisser son bébé pleurer, même de manière prolongée (mais pas trop), le temps qu’il trouve son sommeil ? Les études sont partagées, certaines suggérant que c’est une bonne façon de permettre au nourrisson d’entrer par lui-même dans une "routine" du sommeil. Il n’existe pas de vrai consensus mais différentes méthodes d’endormissement possibles de l’enfant, qui laissent, finalement, le libre choix aux parents.
Source: Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics June 2015 doi: 10.1097/DBP.0000000000000166