Nous avons le plaisir de recevoir Natacha Pons, la co-fondatrice de Beau voir, une marque de Parures d’exception.
Dans cette interview, Natacha nous explique le concept de l’ultra-luxe.
Le concept de l’ultra-luxe
Nous sommes deux créatrices, Cyrielle s’occupe du modélisme pour la création de vêtements, et moi je suis brodeuse et j’apporte tout ce qui embellissement du textile.
Notre positionnement est celui de l’Ultra-Luxe.
L’Ultra-Luxe existe depuis déjà plusieurs années, c’est le fruit de la saturation du concept du luxe.
En effet le Luxe est devenu un terme “galvaudé” car sa sur-utilisation, par exemple via des marques comme Gucci, Prada…
Ces marques ont “démocratisées” le luxe, mais en même temps elle n’apportent plus l’image et le niveau de service attendue par ceux qui le recherchaient.
Et donc, certaines marques s’orientent vers “l’Ultra luxe”, qui correspond à une expérience qui va au-delà du simple achat classique d’un produit ou d’un service.
Dans l’ultra luxe, tous les points d’interactions avec le client sont étudiées pour donner le sentiment au client d’être une personne complètement unique, et qu’il le retrouver dans l’objet qu’il acquiert.
C’est donc forcément un produit ou un service super-personnalisé, avec des pièces uniques qui adaptent aux besoins et à la personnalité du client.
Par exemple c’est la personnalisation d’un sac à main avec les initiales de la personne, ou l’utilisation d’un cuir marqué.
Je connais un maroquinier qui intègre de petits éléments de météorites dans ses créations pour justement donner ce côté extrêmement rare.
On est vraiment dans la recherche de quelques chose est unique, et qui va permet à la personne de marquer son statut social, non seulement à travers un achat onéreux mais aussi à travers un achat rare.
L’ultra-luxe, un marché difficile à aborder !
En matière de stratégie, on est à quintessence du marketing 1to1, car c’est vraiment du sur mesure.
Mais c’est un marché extrêmement complexe en matière de ciblage, car c’est une petite cible difficile à approcher.
On l’habitude de dire qu’il y a environ 200 acheteurs de haute couture dans le monde, c’est l’ultra luxe de la mode.
Dans l’artisanat des créations textiles c’est aussi quelques centaines de personnes qui ont les moyens de s’acheter des pièces de ce type.
Cependant ce sont des gens qui n’ont pas la même vie que la nôtre, ils ne vont pas faire les magasins, ils ne cherchent pas à acheter des produits sur internet, ils ont des personnes qui font la cuisine ou leurs courses…
Bref, ce sont des gens difficiles à toucher car il n’y a pas de point de rencontre facile (un carrefour d’audience)
De plus ils aiment la confidentialité et qui ne souhaitent pas être exposés au grand public.
D’ailleurs, s’ils vont sur internet, c’est pour faire des découvertes de marques et de produits “inédits”, et non pas à un achat suite à du surf sur des sites suite à un clic sur des publicités.
Il faut être capable de rentrer dans ce club très fermé, et qui souhaitent avoir le sentiment de découvrir quelque chose.
Il n’y a pas de recette magique; le réseau est très important et pour rester dans l’ultra luxe, il faut savoir dire non.
Par exemple, avec Beau Voir, nous l’avons fait en refusant des lieux d’expositions qui n’étaient pas suffisamment haut de gamme.
Etre présent dans certains magasins aurait pu nous dé-servir, et pour nous avons sélectionné les partenaires, les prestataires, les fournisseurs et tous les endroits dans lesquels de la marque est vue.
Nous avons de la chance, car la France a une image d’élégance, d’exception et de style.
La France est le seul pays à perpétuer un certain nombre de savoir-faire ancestraux, tout en apportant un peu modernité, ce qui est une vraie valeur sur laquelle on peut compter à l’international.
Néanmoins, le marché est très international, par exemple les Chinois sont de grands amateurs d’ultra luxe.
Mais là encore, il s’il existe quelques salons sur l’ultra luxe, il faut avoir une antenne locale pour relayer les messages de la marque et son image auprès des bonnes personnes avec la bonne approche.
Les medias sont aussi très importants puisqu’ils mettant en avant soit l’artiste, soit la création française.
Les passages TV permettent de donner une image, de valoriser un savoir faire en voie de disparition…
Mais là encore, il faut faire une sélection pour rester dans l’univers de l’ultra-luxe.
C’est la même chose sur les réseaux sociaux qui sont trop généralistes, et qui ne permettent pas de segmenter suffisamment.
Il faut être présent dans des medias beaucoup plus spécifiques qui arrivent à toucher de manière directe ou indirecte cette clientèle.
Par exemple, nous avons eu une parution dans un magazine diffusé uniquement dans les avions d’affaires (7 000 exemplaires), et donc forcément ce sont des hommes d’affaires.
Si vous voulez voir nos créations, vous pouvez visiter notre site www.beau-voir.com.