Par Talia Stiegler - 08/06/2015 | 12:08
Au travers de cette affaire, la Cour criminelle d'Alger doit jugez quinze personnes et quatre sociétés, parmi lesquelles l'italien Saipem et l'allemand Funkwerk. Ce groupe est notamment accusé d'association de malfaiteurs, détournement de fonds publics, blanchiment et corruption dans le cadre de marchés conclus de gré à gré avec des sociétés étrangères. En ouvrant ce procès, le juge Mohamed Reggad a d'abord appelé les accusés et, ensuite, 108 témoins. Mais, une trentaine de ces derniers étaient absents. Il faut noter que ce procès n'en est pas à son premier report : il l'avait déjà été en mars dernier dans des conditions similaires. Ainsi, Me Sadek Chaib, qui fait partie des avocats de la défense, a prié la Cour de s'assurer de la délivrance effective des mandats d'amener des témoins absents lors de l'audience du 15 mars, qui a abouti au premier report. Après environ une demi-heure environ de délibérations, le juge a décidé de reporter le procès à la session à venir, dont l'ouverture est prévue à la fin de l'été.
En détention depuis plus de cinq ans, sept accusés avaient formulé, auprès de la Cour, une demande de remise en liberté, que cette instance judiciaire a rejetée. Dans le lot des accusés figure Mohamed Meziane, ex-PDG de la SONATRACH, et deux de ses enfants. Il est soupçonné d'avoir octroyé des marchés d'une valeur supérieure à 110 millions d'euros (121 millions de dollars) à la société Funkwerk Algérie en échange de cession d'actions en faveur de ses deux enfants. Par ailleurs, ce marché aurait généré 4 millions d'euros (4,4 millions de dollars) de commissions, somme qui aurait servi au financement de cadeaux pour la famille de l'ancien patron du groupe pétrolier algérien à l'instar d'un appartement à Paris. En outre, Mohamed Meziane aurait avantagé la Saipem, succursale d'ENI, dans le cadre d'un contrat de 586 millions d'euros (645 millions de dollars) pour l'installation d'un gazoduc reliant l'Algérie et l'Italie.