Trains inter-cités

Publié le 07 juin 2015 par Malesherbes

Est-ce à cause de ce pléonasme, offense à la langue française, que le gouvernement se propose de supprimer certaines lignes inter-cités ?  En effet, hormis quelques trains touristiques ou supports d’attractions, tous les trains relient des cités. Non, il s’agit d’une raison financière. Pensez donc, cette suppression permettra d’économiser trois cents millions, presqu’autant que la somme accordée par l’État à un autre infortuné, le sieur Bernard Tapie.

Mais pourquoi donc tous ces inconscients, qui persévèrent dans leur prétention de contribuer à l’établissement de citoyens sur toute l’étendue de notre territoire, ne comprennent-ils pas que ces temps sont révolus ? Ils ont vu leur garnison fuir, le tribunal s’évader, des commerces fermer, la perception clore ses coffres, la poste abandonner son adresse, les médecins s’absenter, l’hôpital s’évanouir, la maternité succomber. Ils n’ont donc toujours pas compris qu’ils ruinent notre pays, qu’il leur faut désormais  se résoudre à s’équiper de voitures automobiles, fleurons de notre lutte contre la pollution et le gaspillage de l’énergie, ou alors emprunter des autocars, qui roulent par tous les temps, qu’il pleuve, neige ou gèle, selon des horaires toujours merveilleusement pensés.

Alors qu’il existe une solution toute simple : que tous ces abandonnés viennent se réfugier dans et autour de notre capitale. Cela supprimera définitivement tous les besoins de ces si coûteuses liaisons inter-cités. Bien sûr, cela compliquera un peu la circulation en région parisienne, y aggravera la pollution, mais cela débarrassera nos paysages de tous ces panaches de locomotives à vapeur.  Comment ? Il n’y en a plus ? Excusez-moi, je ne savais pas. Mais surtout, dans cette configuration centrale, tout notre territoire sera disponible pour permettre à nos amis étrangers de s’y ébrouer librement, d’admirer nos sites enfin déserts, de visiter nos trésors architecturaux, et, pourquoi pas, de l’occuper ?