Besoin et consommation

Le besoin de consommer est une maladie entretenue par la mondialisation, alors que la société ne répond pas aux besoins essentiels de l'existence de tous, alors que la consommation de masse est responsable de la destruction de la planète, alors que les ressources, qu'elles soient matérielles, alimentaires, financières, économiques, ne sont pas équitablement partagées.

" L'égalité n'existe que lorsque chacun produira selon ses forces et consommera selon ses besoins. "

Voilà qui est dit par Louis Blanc.

La plupart des problèmes sociaux naissent de ces circonstances où les hommes les refusent en les reportant sur la responsabilité des autres.

Il est difficilement concevable que les hommes changent radicalement leur comportement de manière suffisante et rapide pour enrayer le réchauffement climatique. Ces hommes n'accepteront de le faire qu'au dernier moment, quand cela leur coûtera trop personnellement.

" Par son exploitation du marché mondial, la bourgeoisie a rendu cosmopolites la production et la consommation de tous les pays. "

Karl Marx et Friedrich Engels voient juste, mais pire, la bourgeoisie ne s'arrête pas à l'instant où elle trouve un bien-être raisonnable, elle veut toujours plus, plus que sa part.

Gandhi, plein de sagesse, disait :

" Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'homme, mais pas assez pour assouvir son avidité. "

Seulement Gandhi sous-estimait la vitesse à laquelle la population mondiale se développerait.

" Le peuple, il n'a pas d'idéal, il n'a que des besoins. "

Si cette citation de Louis-Ferdinand Destouches est discutable, l'on voit la grandeur d'une nation quand les besoins élémentaires du tout son peuple, sont satisfaits.

Or la satisfaction durable en terme de besoin ne peut que se faire s'il y a réduction de la population mondiale. C'est folie de croire que la science et la technologie y répondent, même si celles-ci savent contenter l'appétit des consommateurs.

" L'abus de biens et de consommation est un fardeau qui rétrécit l'existence. "

Plus loin sur l'idée de John Pawson : c'est un fardeau qui rétrécit le Monde.

" La société de consommation a privilégié l'avoir au détriment de l'être. "

La vision de Jacques Delors est souvent pertinente.

" Dans notre société de consommation et d'épargne, un homme qui a de l'argent est un homme considéré. Un homme qui n'en a pas est également un homme considéré, mais lui, comme un pauvre type. "

De l'humour de Pierre Dac que dire ?

La considération que la société de consommation accorde aux " pauvres types " se limite à une considération marchande : les " pauvres types " mangent, les " pauvres types " s'habillent, et l'industrie produit les fripes qui les nourriront ou qui le vêtiront ...

Pour conclusion, voici une affirmation de Madame de Sablé :

" La société et même l'amitié de la plupart des hommes n'est qu'un commerce qui ne dure qu'autant que le besoin. "

Et sur ce, l'on peut s'interroger sur les objectifs du développement durable.