« Maintenant qu’elle a traversé la place de Clichy, elle tourne enfin le dos au dix-huitième arrondissement. Elle laisse derrière elle ce quartier noyé pour toujours dans le couvre-feu. C’est comme si elle avait sauté à temps d’un bateau qui coulait. Elle ne veut pas penser à son père car elle se sent encore trop proche de cette zone noire et silencieuse d’où personne ne pourra plus jamais sortir. Elle, elle s’est sauvée de justesse. »
Patrick Modiano, Voyage de noces, Gallimard ed, p. 127