Liberté...

Publié le 07 juin 2015 par Theatrummundi


Quand nous nous demandons pourquoi la liberté n’est plus, en ce sens, liberté commune, nous songeons en premier lieu à l’espace. Mais dès lors, l’espace pouvait devenir trop étroit. Il fallait alors recourir aux forêts et y emmener la liberté. Et cette forêt existe encore, même au centre des métropoles.

Autre exigence, plus importante, de la liberté : la crainte de la mort était inconnue. Et c’est ce qui métamorphose le monde. En ce temps-là, il y avait beaucoup d’espace et peu de crainte. De nos jours, l’espace se rétrécit sans cesse, tandis que la crainte grandit. Cela ne change rien à la liberté, toujours proche et saisissable. Montherlant l’a résumé dans une formule heureuse : « La liberté existe toujours. Il suffit d’en payer le prix. »

Celui qui veut avoir la liberté pour rien révèle qu’il ne la mérite pas.

Ernst Jünger, Approches, drogues, ivresse (dans la partie « Europe », au chapitre « Note sur la crapule », traduction d'Henri Plard)


Quand nous nous demandons pourquoi la liberté n’est plus, en ce sens, liberté commune, nous songeons en premier lieu à l’espace. Mais dès lors, l’espace pouvait devenir trop étroit. Il fallait alors recourir aux forêts et y emmener la liberté. Et cette forêt existe encore, même au centre des métropoles.

Autre exigence, plus importante, de la liberté : la crainte de la mort était inconnue. Et c’est ce qui métamorphose le monde. En ce temps-là, il y avait beaucoup d’espace et peu de crainte. De nos jours, l’espace se rétrécit sans cesse, tandis que la crainte grandit. Cela ne change rien à la liberté, toujours proche et saisissable. Montherlant l’a résumé dans une formule heureuse : « La liberté existe toujours. Il suffit d’en payer le prix. »

Celui qui veut avoir la liberté pour rien révèle qu’il ne la mérite pas.

Ernst Jünger, Approches, drogues, ivresse (dans la partie « Europe », au chapitre « Note sur la crapule », traduction d'Henri Plard)