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Depuis le 1er mai, les mytiliculteurs charentais ont la possibilité de mettre sur le marché leurs premières moules de filières Label rouge... Mais c'était sans compter sur Dame Nature, manque de croissance et présence de dinophysis... C'est donc à partir du 1er juin que des moules Label Rouge se découvrent dans leur emballage caractéristique sur les étals...Les «Moules de filières élevées en pleine mer» obtiennent le label rouge
L’arrêté du 16 février 2015 portant homologation du cahier des charges du label rouge LA n°06-14 « Moules de filières élevées en pleine mer » au bénéfice de l’Organisme de Défense et de Gestion Association des producteurs de moules de filières des Pertuis (APROFIL), est paru au Journal Officiel de la République Française le 26 février 2015.
Source : INAO
Les « Moules de filières élevées en pleine mer » label rouge sont des moules de l’espèce Mytilus edulis élevées en mer sur filières, caractérisées par leur taille, leur quantité de chair, leur fraîcheur et le milieu d’élevage.
La taille des coquilles doit être au minimum de 45 millimètres de longueur et le taux de remplissage au minimum de 28 %, soit un équivalent de 70 grammes de chair minimum pour 30 moules. Elles sont caractérisées comme charnues, grandes, sucrées, présentant une persistance et un volume en bouche intense.
Les naissains de moules sont captés à une distance maximale de 50 miles (90 kilomètres) de la zone d’élevage, garantissant ainsi leur adaptation. Les moules élevées sur les filières sont immergées en permanence dans l’eau jusqu’à leur pêche. Les filières proprement dites sont des filins flottants amarrés au fond de l’eau et portant les moules fixées sur des cordages verticaux, les « descentes » ou « suspentes ». La densité d’élevage est maîtrisée avec une filière de 100 mètres maximum par hectare sur laquelle sont fixées des descentes dont la hauteur est au maximum de 4 mètres. La durée d’élevage est de 8 mois minimum. Les moules sont lavées et triées directement en mer ou rapportées à terre à bord des bateaux mytilicoles et conditionnées pour commercialisation.
Le conditionnement en sac ou en barquette sous atmosphère contrôlée, est réalisé au maximum 24 heures après la sortie de l’eau. La commercialisation des moules label rouge n’est possible qu’entre le 1er mai et le 31 octobre.
Données chiffrés en 2015
- 30 naisseurs/éleveurs/expéditeurs en France
- 500 à 1000 tonnes sont susceptibles de bénéficier du label rouge pour cette première campagne de production
Cahier des charges Moules de Corde / Filières Label Rouge (Association des Producteurs de moules de Filières des Pertuis) : INAO
Les moules attendent leur label
Dans l'attente de la commercialisation des premières Moules Label Rouge, les producteurs ont préparé une vidéo....Moules de filières Label Rouge
Les moules attendent leur label
L’indésirable toxine
La saison de récolte des moules débute dans le département. Pour la première fois, le produit devrait bénéficier d’un Label rouge... Ce label reconnaît pour la première fois l’excellence de la production sur filières.
Source : Sud Ouest par Philippe Baroux Publié le 26/05/2015
C'est une chorégraphie estivale. Ses notes feutrées sont produites par le mouvement rythmé d'une grue, sur fond persistant des basses du moteur. Il tourne pour produire l'énergie.
Mécanique et hydraulique, les deux leviers de la récolte des moules. Symphonie de saison, dont les premières mesures sont exécutées au début du mois de mai, et qui referme son livret quand la chute de la température de l'eau ralentit la croissance des coquillages, lorsque l'automne s'éveille.
Bienvenue à bord de « L'Argo ». L'atelier mytilicole emprunte au bateau carène et mode de propulsion (415 CV en l'occurrence), et à l'entreprise de conditionnement tout un équipement pour cueillir les moules sur l'entrelacs des suspentes de la filière ou sur le bouchot, puis de les laver, dégrapper et calibrer. 21 mètres de longueur.
Moules filières : un label rouge
Reportage Laurence Couvrand et Didier Gomez sur France 3 Poitou-Charentes : Charente-Maritime : un Label Rouge pour les moules de filières
Un spectacle graphique
Au bout du bras articulé, le grappin fouille à l'aveugle la surface de l'eau, à l'aplomb d'un alignement de grosses bouées le long duquel l'atelier avance, au fur et à mesure de la récolte. 100 mètres par filière. Cinq hommes au bord du pont, un sixième à la manœuvre de la grue. Plonger, relever, cueillir, immerger, replonger…, c'est la mesure à quatre temps du mytiliculteur.
Benoît et François Durivaud connaissent la musique. Les premières filières d'élevage de moules de France se sont alignées au début des années 90 dans le pertuis Breton, au nord du département ; celles de la baie d'Yves qu'ils travaillent ce matin-là, depuis moins de dix ans.
Entre deux coups de grappin, c'est à pleines mains que les paquets de moules sont arrachés à la filière. Les suspentes sont allégées, comme le maraîcher éclaircit ses rangs, laissant au produit restant plus de place pour engraisser avant un prochain passage. Les grappes remplissent des mannes, ces corbeilles en plastique déversées ensuite devant la chaîne de rinçage et de calibrage qu'elles alimentent.
Les premiers rayons du jour allument le jaune vif et l'orange pétant des cirés, les silhouettes se détachent dans les violets de la nuit qui s'enfuit. Chassiron et les Baleines ont éteint leurs feux. À l'opposé, le soleil envoie un salut général quelque part au-dessus des falaises d'Yves que souligne leur fin bandeau calcaire.
Dans le lever du jour, le spectacle est graphique en diable ; les artistes, avares de mots exécutent des mouvements hérités de l'évolution technique du métier. Au bout des suspentes de 4 mètres, les moules nées il y a un an sont arrivées à maturité.
C'est ainsi qu'au large de Châtelaillon, en vue de l'île d'Aix, la récolte sur filières débutait la semaine dernière. Elle prendra fin au milieu de l'été, tandis que se poursuivra la cueillette sur les pieux de bouchots qui, engagée début juillet, prolongera la saison de vente de l'un parmi les plus célèbres produits de la mer de la Charente-Maritime.
De nouvelles mortalités
Les filières sont immergées en permanence, cela garantit la pleine croissance d'un produit charnu qui, pour la première fois cette année, devrait bénéficier du Label rouge (lire par ailleurs). Les pieux de bouchots, eux, découvrent à marée basse, conférant aux moules résistance, coloration et saveur spécifiques.
Mais l'heure n'est pas aux considérations gastronomiques. François et Benoît Durivaud sont un peu tendus. La saison qui débute n'a pas dissipé le traumatisme de l'été dernier. Un mal inconnu ravageait près de 100 % de la production du pertuis Breton. Une soixantaine de producteurs de Charente-Maritime laissaient 18 millions d'euros de chiffre d'affaires dans ces mortalités. Qu'un nouvel épisode aussi foudroyant s'abatte et plus d'un producteur fermerait boutique : le cycle court (un an) d'élevage de la moule n'autorise pas à jouer sur plusieurs classes d'âge et à étaler ainsi la production sur plusieurs années…
Les deux producteurs ne sont pas pleinement rassurés. Les productions des Noirmoutrins, ont été ravagées cet hiver, alors qu'elles étaient indemnes l'an dernier.
Et les premières évaluations sur les productions du nord de la Charente-Maritime ce printemps incitent à la mesure. Des mortalités ont encore sévi, mais à des niveaux inférieurs à celles du printemps dernier : 20 à 50 % sur les bouchots ; 30 % en moyenne sur les filières.
Des produits de filières plus charnus et plus chers
Par arrêté en date du 16 février dernier, la trentaine d’adhérents du Groupement de producteurs de moules de filières peut estampiller ses productions d’un Label rouge. En théorie à partir du 1er mai, et jusqu’au 31 octobre. Encore faut-il que ces moules répondent aux critères de qualité fixés par l’arrêté. C’est ce que constateront deux campagnes d’échantillonnages prévus dans les pertuis charentais cette semaine, et la semaine prochaine.
« Une moule de filière Label rouge doit être élevée en pleine mer, dans le bassin de production où elle est née »
Une demi-douzaine de producteurs réaliseront eux-mêmes les prélèvements, sans que l’interdiction de pêche et commercialisation liée à la présence temporaire d’un dinophysis, n’entrave la démarche.
Longue de 45 millimètres
Au plan qualitatif, une moule de filière Label rouge doit être élevée en pleine mer, dans le bassin de production où elles sont nées (ce qui interdit le label pour les moules objets de transferts entre bassins). Leur taille minimale doit être de 45 millimètres, et leur taux de chair est de 28 % au moins. Elles doivent donc être plus charnues que la moyenne des moules et, par comparaison, plus belles encore que les moules de l’appellation d’origine Mont-Saint-Michel, dont le taux de chair est de 26 % minimum.
Les producteurs attendent du label une valorisation du prix de leur produit de quelques dizaines de centimes du kilo. Si bien que ces moules Label rouge, signes d’excellence de production pourraient se retrouver sur les étals entre 3 et 4 euros le kilo.
En vente début juin
Si tout se passe comme prévu, les premiers produits devraient arriver sur le marché début juin.
le 04/06/2015
http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/2015/06/News-aquaculture-revue-de-presse-conchyliculture-pisciculture-algoculture-truite-huitre-moule-saumon-carpe.html
Autres articles :
- Sud Ouest (18 mars 2015) : Filières des Pertuis : les moules ont désormais leur Label rouge
- CGO : Un label rouge pour les moules de filières charentaises