Le 12 Juin, l’Europe et Nicolas Sarkozy jouent très gros en Irlande
Published on Jun 3rdLe 12 Juin aura lieu en Irlande un referendum sur le texte du Traité de Lisbonne. C’est le seul pays qui organise un referendum et si le “non” l’emporte, on assistera à un nouveau blocage de l’UE et ce sous la présidence de Nicolas Sarkozy !
Le gouvernement de Dublin est le seul de l’Union européenne (UE) à organiser un référendum sur le traité de Lisbonne. Pour le moment ce sont les partisants du “non” qui se font le plus entendre.
Le traité n’existe que parce la Constitution européenne a été rejetée par les Français et les Néerlandais en 2005. Le nouveau texte n’est qu’une Constitution remaniée, spécifiquement conçue pour être ratifiée par les Parlements nationaux. En Irlande, il est écrit dans la loi que toute ratification d’un traité important doit être précédée d’un referendum, contrairement aux 27 autres membres de l’UE.
Les arguments des “oui” et des “non” ont déjà atteint des sommets de démagogie et de mensonge.
Pour les nonistes, le “oui” entraînerait les pires maux : fin de l’interdiction de la peine de mort, fin de la fiscalité avantageuse, militarisation forcée du pays, politique de l’enfant unique à la chinoise !! Les défenseurs du “non” se sont organisés au sein d’un comité national comprenant des associations, des syndicats et le Sinn Féin, un des principaux partis de gauche.
Pour le ministre des Affaires Etrangères irlandais, un “non” au referendum ferait de l’Irlande le “paria”“respecter le résultat” du référendum irlandais ! Mais il serait absurde de vouloir punir l’Irlande parce qu’elle a voté “non”. S’ils étaient honnêtes, les vingt-six autres reconnaîtraient qu’eux aussi auraient du mal à obtenir un vote positif, la France et les Pays-Bas en premiers.
Un sondage réalisé le 27 avril a mis en évidence une dégringolade du oui à 35 %, le non se hissant à 31 % (avec 34 % d’indécis) [la dernière enquête place le oui à 35 %, contre 18 % pour le non et 47 % d'indécis, sondage publié dans le Irish Time ]. Aucune donnée sur les agriculteurs irlandais. 87% des entreprises pensent que la ratification du traité est une bonne chose pour l’économie irlandaise, toujours selon le Irish Time.
de l’Union Européenne. En février dernier, le Parlement européen a rejeté par vote un amendement (symbolique) qui promettait de L’UE risque une grave crise si le “non” l’emporte. Les négociations sur la nouvelle présidence européenne et le renforcement de la figure du représentant des Affaires étrangères seraient au point mort : ces fonctions ne peuvent exister sans le Traité de Lisbonne. Et ce sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui avait prévu un véritable raout européen.
Le 12 Juin, tous les yeux seront rivés sur l’Irlande qui fait déjà trembler les parlementaires européens dans les couloirs de Bruxelles.
(sources : The Economist, Irish Time)
<>