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Création d'un registre national de la violence conjugale [Actu]

Publié le 06 juin 2015 par Jyj9icx6

Création d'un registre national de la violence conjugale [Actu]

Campagne du ministère de la Justice argentin

Au lendemain d'une grande manifestation nationale, soutenue par le Gouvernement, pour lutter contre la violence de genre, qui a rassemblé mercredi 3 juin 2015 des centaines de milliers de citoyens partout dans le pays, sous le slogan Ni una menos (pas une seule en moins) (1), le gouvernement argentin vient d'annoncer que le Secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme allait coordonner un registre des crimes commis contre les femmes pour des raisons relevant du machisme ambiant : viol, violence conjugale et surtout meurtre. Les criminels seront ainsi répertoriés en vue d'une plus grande efficacité de la lutte contre ce fléau qui est, en Argentine, largement entretenu par les préjugés machistes qui circulent un peu partout et à tous les niveaux de la société.
Les manifestants de mercredi ont en particulier dénoncé les nombreux verdicts favorables aux violeurs et autres compagnons violents (parce que s'il a agi ainsi, c'est qu'il doit bien y avoir une raison... ben voyons), ceux qui acquittent si souvent les violeurs incestueux (notamment les beaux-pères qui s'en prennent à leurs belles-filles mineures et les laissent enceintes), ceux qui interdisent à une mineure de moins de quinze ans d'avorter surtout lorsque la grossesse provient d'un viol (2), etc...
Depuis quelques jours, une bonne partie des journaux, en tête desquels on trouve bien sûr Página/12 s'en prend à une célèbre et indéboulonnable vedette d'une télévision antédiluvienne, Mirtha Legrand, qui anime des talk-shows people et des émissions de variétés qui a récemment interviewé une autre femme célèbre qui venait d'avouer avoir été victime de son compagnon. Elle a osé lui demander en direct sur le plateau ce qu'elle avait fait pour que cet homme la traite ainsi... Depuis, c'est une véritable tarte à la crème du milieu journalistique, y compris à droite, où nombreux sont les intellectuels qui ont compris que le problème était trop grave pour qu'on le laisse prospérer.
Pour en savoir plus : lire l'article de Página/12 de ce matin se connecter à la page Facebook du mouvement Ni una menos.
(1) Les femmes sont très nombreuses, à tous les âges, à mourir sous les coups d'un homme, que ce soit leur mari, leur compagnon, leur fiancé parfois ou tout simplement un inconnu rencontré par hasard et qui a voulu prendre cette femme de force et l'a tuée parce qu'elle ne se laissait pas faire, y compris si elle avait quatorze ans comme cela s'est produit en début de semaine. (2) En Argentine, l'avortement est un crime. Toutefois, il est possible d'obtenir d'un juge ce qu'on appelle aborto no punible, quand la grossesse doit être interrompue pour raison médicale ou qu'elle résulte d'un viol. Encore faut-il passer au tribunal en référé et s'expliquer, souvent en public, sur des traumatismes récents et particulièrement intimes... Inutile de dire que cela est vécu par les mouvements féministes comme une humiliation réservée aux femmes et qui plus est aux plus vulnérables d'entre elles, les femmes riches ayant la capacité de partir se faire avorter aux Etats-Unis ou en Europe, ce qu'elles ne manquent pas de faire sans que personne ne vienne leur chercher noise.

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