Selon une opération de testing conduite par l'association de lutte contre le sida Aides et rendue publique jeudi 4 juin 2015, un dentiste sur trois refuse de soigner les personnes séropositives. Sur 440 chirurgiens-dentistes contactés pour un simple détartrage, 33,6 % de spécialistes (ou leur secrétaire) ont refusé de recevoir le patient annonçant sa séropositivité. "C'est inadmissible", a déclaré Christian Couzinou, président de l'Ordre national des chirurgiens-dentistes qui avoue "tomber des nues". Les refus sont directs dans 3,6% des cas et déguisés pour 30%. Les praticiens proposent des horaires contraignants, évoquent des dépassements d'honoraires, réorientent vers un service hospitalier ou un confrère. L'association explique dans un communiqué avoir pris cette initiative "face aux cas récurrents de refus de rendez-vous ou de discriminations rapportés par les personnes vivant avec le VIH dans leur accès à des soins dentaires".
L'Ordre National des Chirurgiens-Dentiste (ONCD) a vivement réagi, se fendant d’un communiqué rappelant les valeurs de leur profession. S’il est bien pris note de ces chiffres, l’ONCD condamne ces pratiques qu’elle qualifie d’indignes. Il est également rappelé que les chirurgiens-dentistes ne se pliant pas aux règles de déontologie s’exposent à « des poursuites, tant devant les juridictions disciplinaires, que pénales ».
Réaction de la FSDL
Alors que les cabinets dentaires sont, depuis toujours, aptes à prendre en charge tous les patients avec une sécurité maximale, cette campagne d'AIDES , qui pointe du doigt 120 cabinets, sert non pas à défendre la cause des patients séropositifs mais uniquement le projet qui vise à imposer le Testing dans la loi de santé en cours de discussion au Parlement. Il est à craindre que ce genre de campagne de communication agressive pousse ces patients à cacher leur pathologie par peur du refus de soins. Cela entraînera non pas une augmentation du risque de contamination mais des erreurs de diagnostic et de prise en charge par méconnaissance du passé médical de ces patients.
Le communiqué de l’ONCD explique que tout individu, peu importe sa maladie, doit « bénéficier d'une même chaîne de décontamination et de stérilisation », d’autant plus que certains porteurs du VIH peuvent ne pas être au courant de leur infection…
http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/11012-Refus-de-soins-aux-seropositifs-les-dentistes-rappeles-a-l-ordre
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20150605.OBS0210/sida-les-seropositifs-prives-de-dentiste.html
http://www.fsdl.fr
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