:star: Un été blanc et noir de Frédéric Coudrec
Poche: 360 pages
Editeur : Le Livre de Poche (29 avril 2015)
Collection : Policier / Thriller
Langue : Français
ISBN-10: 2253194506
ISBN-13: 978-2253194507
Prix éditeur : 7€10
Disponible sur liseuse : OuiSon résumé:
Fin des années 1960. Lois discriminatoires, townships, relégation dans les bantoustans, torture et assassinats… la liste est longue des violences que subissent les Noirs et les métis d’Afrique du Sud sous le règne de l’apartheid. Dans l’autre monde, celui des Blancs, le professeur Barnard va bientôt réaliser la première greffe du cœur. C’est dans ce pays, où se mêlent la liberté des « swinging sixties » et l’horreur de la ségrégation, que Marianne, jeune Parisienne professeur de lettres, débarque pour enseigner à l’université du Cap. Elle y rencontre Denise, une avocate blanche engagée dans la lutte contre les lois raciales, et Victor, Afrikaner charmeur, désinvolte et richissime qu’elle va aimer passionnément. Elle sera également impliquée dans un projet fou : faire évader Mandela des geôles de Robben Island. Amour et suspense… une histoire choc, inspiré de faits réels et peu connus, en hommage à Nelson Mandela.
Mon avis:
C’est un monde totalement différent de sa vie parisienne que Marianne découvre en arrivant en Afrique du sud en ce mois de novembre 1967. Un pays aux paysages époustouflants mais aux lois raciales intolérantes et une ségrégation si imprégnée dans les esprits que peu imaginent une société fonctionnant autrement, dans le respect son prochain et des différences. Des tensions se font sentir lorsque l’expropriation de milliers de familles de couleur est ordonnée afin de les confiner dans des quartiers aux allures de ghettos.
Une héroïne qui nous sert de guide
Aux travers du regard de la jeune enseignante, nous découvrons ainsi un pays dirigé de mains de fer par les Blancs, les Afrikaners, depuis l’arrivée en 1948 d’un parti nationaliste qui renforcent les lois ségrégationnistes à l’encontre des Noirs et des Coloureds (métisses). Comme Marianne, nous sommes plongés dans cette culture dont on ne connait pas toutes les règles et qu’au fil des pages, nous découvrons avec le même effarement, la même révolte. Mais la position de la jeune femme est loin d’être simple car elle côtoie aussi bien des familles aisées blanches pour qui l’apartheid est une évidence, que des résistants blancs convaincus qu’une autre société est possible, mais aussi des gens de couleur, méfiants car pour se protéger il leur faut maintenir cette barrière entre les races.
Fascinée par cette société dont elle apprend peu à peu les rouages, Marianne trouve également dans son exil l’amour sous les traits d’un jeune chirurgien, fils de bonne famille. Du genre play-boy, Victor Joubert cache pourtant bien son jeu. Fervent défenseur de l’égalité des droits, Victor et d’autres partisans ont pour projet fou de faire évader Nelson Mandela emprisonné Robben Island pour terrorisme.
Un voyage dans le temps dépaysant et riche d’enseignements
J’ai vraiment apprécié ce voyage temporel et géographique dans cette Afrique du sud des années 60. L’auteur brosse avec justesse toute l’ambiguïté de ce pays et de ces habitants. Pas de manichéisme réducteur, la complexité de la situation est rendue grâce à un mélange subtil entre fiction et faits historiques avérés. Certes, les personnages principaux sont fictifs mais les événements dans lesquels ils sont entraînés de leur plein gré ou par la force des choses sont emprunts d’une réalité méconnue. La tentative d’évasion de Mandela ainsi que le complot fomenté pour éliminer le leader de la lutte contre l’apartheid est un fait avéré. J’ai également découvert un pays dont je me suis imaginé sans mal les paysages tant les descriptions sont précises mais sans pour autant empiéter sur l’intrigue. La plume de Frédéric Coudrec est fluide et très agréable.