D’ailleurs, étant arrivé tôt à l’Arlequin, j’observe le public remplir la salle sur les rythmes de la musique nigériane qui, comme le cinéma, a pris le relais de la musique congolaise. C’est un public jeune qui a grandi avec cette filmographie. La salle se remplit. L’ambiance est fraiche. Et de manière très surprenante, le public est principalement africain. Cela peut paraître de me voir m’arrêter sur ce type de détail, mais voyez-vous, je suis peut-être de comprendre quelque chose. Mais, je ne tirerais pas de conclusion trop rapide.
Naturellement, parole est donnée aux partenaires. Le parrain de cette édition est l’acteur haïtien Jimmy Jean-Louis popularisé par la série Heroes. D’ailleurs, c’est par son documentaire que va commencer ce festival…
Le voyage de Jimmy… Et c’est une excellente introduction. Jimmy Jean-Louis y raconte son voyage à Lagos où il doit diriger une importante cérémonie de remises de prix récompensant les meilleures productions de Nollywood, les AMAA. Avec beaucoup d’humour, il raconte cette expédition mais surtout, il donne la parole aux acteurs de cette industrie dynamique, jeune et balbutiante. Car si en terme de volumétrie, Nollywood est bien la seconde source de production cinématographique, les acteurs interrogés sont assez lucides pour souligner le manque de professionnalisme et la faiblesse des moyens qui a longtemps accompagné les productions nigérianes. Ce qui explique le fait que les films sortent très peu, ou encore qu’ils sont des adaptations de séries télévisées à grand succès. Ici, il y a avant tout le constat d’une adhésion d’un public à ce cinéma. Engouement qui s’appuie sur le fait que ces films parlent avant tout de sujets dans lesquels le public se reconnait. D’ailleurs, il n’est pas surprenant que la salle de l’Arlequin soit pleine.
En fait le reportage de Jimmy Jean-Louis surprend par l’extrême lucidité des intervenants nigérians. Et c’est extrêmement positif. Car, si avec humour, il pointe le doigt sur les limites du discours militant en montrant simplement les difficultés d’une réalisation au Nigéria où les choses peuvent évoluer de manière rapide.
Gone too far
Le festival continue. En voici le programme.