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Je me sentais si vulgaire et sale en me levant que j'ai sauté dans la douche presqu'avec mes boxers.
Juin s'annonce tellement intense.
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-Je dois changer mon emploi de nuit ne serais-ce que pour valider tous les congés en juillet que j'ai à demander.
-C'est l'anniversaire des femmes chez nous, c'est tout une job de plaire aux reines.
-Je dois réparer le moustiquaire que les ratons ont sauvagement arraché.
-Je dois trouver un endroit sans frais et sans pollution pour me débarrasser de vieux pneus de voiture que je ne conduis même plus.
-Je dois déraciner un arbuste, déraciner les mauvaises herbes, placer de la bonne terre puis tourber le côté de la maison.
-Je dois tailler ma haie.
-La piscine...bah! la piscine c'est la piscine.
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J'étais en congé, j'y suis donc allé avec priorité.
J'ai écouté un film.
J.C. Chandor est d'abord un scénariste. Et c'est merveilleux. Car le souci du détail, la finesse du dialogue, l'acuité visuelle dans la nuance sont tout à fait présente dans A Most Violent Year, son troisième film dans les souliers du réalisateur.
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L'action se déroule à New York en 1981, au sein d'une entreprise privée se spécialisant dans l'huile qui doit faire face à la menace des compétiteurs lors des mois les plus violents, historiquement, de l'histoire de la ville.
La reconstitution d'époque est parfaite. Les divans en cuire orange sur des murs bruns qui faisaient chic au début des années 80, un brun qui fait aujourd'hui chic comme plancher dans les maisons des années 2010, sont des détails qui donnent beaucoup de crédibilité à l'ensemble.
Je suis un fan absolu d'Oscar Issac.
Parce qu'au fond, je n'ai vu Isaac qu'une seule fois ailleurs (3 fois, bientôt 4) dans un seul autre film que j'ai aussi adoré.
Et
J'ai
Compris
Pourquoi.
Ça m'a frappé dans ce film alors qu'il montre à ses vendeurs comment faire un "sales pitch". Les mêmes yeux que Dad. Puis plus loin, une autre scène où ce regard, je l'ai senti des centaines de fois sur ma personne, enfant, ado, adulte.
Mon père était un sosie presque parfait de Phil Esposito, mais il avait aussi beaucoup d'Oscar Isaac.
Mais sa branche était irlandaise comme Carey Mulligan, pas guétémalienne comme Isaac.
Peu importe. Cette filiation visuelle m'a ébranlé.
Chaque fois j'ai rejeté ce coup de pied au cul surnaturel que je me disais que j'inventais.
Puis j'ai réalisé une chose.
C'était le 12ème anniversaire de ma fille.
Mon père ne faisait probablement que venir se pointer pour l'une de ses petites-filles.
(et pour me rappeler mes responsabilités de juin...)