Aquarius // Saison 1. Episodes 7 et 8. Cease to Resist / Sick City.
La série de John McNamara a fait du chemin depuis son premier épisode et suit toujours son modèle fil rouge (et accessoirement un peu procédurale). Avec « Cease to Resist », la série donne sa place à Ed Culter (incarné par Chance Kelly, vu il y a quelques années dans Fringe sous les traits de Mitchell Loeb) et accessoirement de Charmain Tully. Il fallait bien que cette dernière prenne un peu plus de place dans la saison. J’adore ce personnage et la façon qu’elle a tenter de s’imposer à sa façon. Elle reste à sa place mais elle veut aussi démontrer aux autres qu’elle peut elle aussi découvrir des choses (et dans sa relation avec Hodiak, je trouve que la série fonctionne plutôt bien). Et Charmain a l’air d’être la reine des gros clous de toute façon. L’une des scènes les plus intéressantes est le face à face entre Manson et Ed Culter. C’était une excellente façon d’ouvrir l’épisode et de nous donner envie d’aller beaucoup plus loin. En tout cas, Aquarius prouve aussi qu’elle a besoin de ses personnages secondaires pour avancer. Sans eux elle n’aurait probablement pas l’occasion d’avoir de l’ampleur. Je suis heureux de voir que Aquarius est justement capable de nous surprendre dans ce sens là. Et je ne pouvais pas en demander moins de sa part.
En se concentrant sur Ed, on apprend à le connaître dans sa vie privée avec sa femme, dans ses divers problèmes (le coup de la montre était une bonne idée par exemple) sans parler de tout un tas d’autres choses qui justifient aussi qu’Aquarius veut donner à Ed l’occasion de prouver son intérêt dans la série. Surtout dans sa relation avec Hodiak. Je pense que désormais, cela va véritablement changer et pas seulement d’un point de vue professionnel. Je me demande si les tensions que Ed connait déjà dans son couple, cela ne va pas se ressentir aussi dans la vie privée d’Hodiak. Je dis ça comme ça, mais étant donné que Aquarius est en partie construite comme un soap, cela ne serait pas étonnant. Ensuite, cet épisode est aussi en partie celui de Charmai. Elle tente encore et toujours de prendre une place qu’elle mérite mais elle reste celle qui doit jouer le rôle de la stagiaire qui sert la soupe et les cafés. La pauvre, elle méritait tout de même mieux que ça. Surtout que le personnage est à mon sens l’un des personnages qui a le plus de potentiel. Et enfin, il y a Brian Shafe. Afin de continuer son intégration dans l’univers de Charles Manson, il va devoir prendre son courage à deux bras et passer ses soirées dans un bar gay dans l’espoir de tomber sur … Manson.
Ce n’est cependant pas ce que raconte vraiment cet épisode. Au contraire, le but de cet épisode est de raconter la vision de l’homosexualité dans les années hippie. Cela avait beau être des années libérées où tout semblait accepté, l’homosexualité reste un sujet difficile, un sujet tabou. La réaction de Shafe tout au long de son infiltration dans le milieu gay de l’époque était réaliste et surtout intéressante à étudier. Je me demande ce que Aquarius va pouvoir faire par la suite mais je suis persuadé qu’il y a de bonnes surprises à attendre. La discussion sur le sujet avec Hodiak permet de parler du fait que l’acceptation de l’homosexualité n’est pas facile. La construction de la série permet de mettre en avant des univers de ce genre et c’est ce qu’il y a de plus fascinant dans cet univers. Je n’ai rien à redire sur Aquarius et l’épisode 1.08 est là pour encore une fois nous plonger un peu plus dans les diverses intrigues développées depuis le début de la saison. A commencer par Ed dont il fallait une légère suite. Mais ce n’est pas tout car Ed n’est pas le personnage le plus important. Dans cet épisode, on revient sur la famille Karn et l’éloignement de plus en plus visible de Ken du reste de la famille.
Il faut dire que Ken avait une relation plus que privilégiée avec Charles Manson et ce dernier avait aussi enrôlé la fin de Ken qui ne retrouve pas vraiment racine chez ses parents. Et cela peut se comprendre car quelque chose s’est brisé. Au fil des épisodes, la famille Karn apparaît comme l’une de nos portes d’entrée dans le monde de Manson (en plus de Shafe et accessoirement de Sadie). La personnalité de Manson est toujours aussi difficile à décrire mais Aquarius veut que l’on s’imprègne au mieux de la folie du personnage. C’est là que sa petite scène face à ses groupies au milieu de l’épisode fait son petit effet. Ce que Aquarius sait aussi faire c’est choquer. De ce point de vue là, la série parvient donc à nous offrir des scènes surprises (du point de vue de Ken) mais aussi des moments chocs (Shafe qui devient témoin d’un meurtre). L’épisode 1.08 reste dans la continuité des précédents et la série aime beaucoup nous surprendre à sa façon. Pas que par le choc fort heureusement. Finalement, je ne sais pas trop ce que nous réserve encore Aquarius pour les prochains épisodes mais je suis persuadé qu’il y a encore de bonnes surprises à attendre de la série, surtout quand on voit à quel point la série est narrativement fluide et qu’elle parvient à raconter tout un tas d’histoires différentes à sa façon (et celle de Ken par exemple semble rien à voir avec le reste en apparence alors que pas du tout).
Note : 7.5/10 et 7/10. En bref, en parlant de sujets de société traités sous la houlette de l’époque et tout le reste, Aquarius séduit une fois de plus.